La BNPJ a déféré devant le parquet de la Cour d'appel de Rabat une grosse prise recherchée depuis les attentas de Hay Farah à Casablanca. Il s'agit de Hicham Khoudri refoulé d'Italie le 21 janvier dernier. Un membre présumé de la cellule Raydi qui etait recherché par les services de sécurité depuis 2005 a été arrêté le 21 janvier dernier à l'aéroport Mohamed V de Casablanca. Hicham Khoudri, alias «Saâd, faisait l'objet d'un avis de recherche par les services marocains pour ses liens avec le groupe terroriste impliqué dans les attentats de Hay Farah en avril 2007. Il a été interpellé en Italie pour séjour illégal avant d'être refoulé vers le Maroc. Il a été déféré par la BNPJ, jeudi 31 janvier devant le parquet de Rabat. Après son audition par le juge d'instruction spécialisé dans les questions du terrorisme, il a été placé en détention à la prison civile de Salé, après qu'il ait été poursuivi pour actes terroristes. Hicham Khoudri est poursuivi pour «constitution d'une bande criminelle en vue de préparer et commettre des actes terroristes dans le cadre d'un projet collectif visant à porter gravement atteinte à l'ordre public par la violence et la terreur», «tenue de réunions sans autorisation» et «non dénonciation». Selon l'acte de l'accusation, il a été recruté par le dénommé, Yassine Bounejra, pour rejoindre le groupe Abdelfatah Raydi, qui comprend notamment Salaheddine Kacemi et Salaheddine Mahboub qui ont fabriqué les explosifs utilisés par les kamikazes selon l'enquête policière. Après confrontation avec ses deux complices, il s'est avéré que Khoudri avait assisté à plusieurs réunions clandestines du groupe dans un appartement, loué au quartier Lissasfa. Celui-ci servait de cachette, d'atelier de fabrication d'explosifs et de lieu de réunions pour préparer de projets terroristes. Juste après l'arrestation de Hicham Maâch, présenté comme l'émir du groupe, un avis de recherche a été lancé contre Khoudri. Le 10 avril 2007, il avait réussi à s'enfuir de Hay Farah. Il a ensuite quitté le Maroc avant de rentrer clandestinement en Italie en transitant par la Libye. Connexions terroristes Ce jour-là, trois kamikazes du groupe Raydi s'étaient faits exploser à Casablanca tuant ainsi un inspecteur de police, alors qu'un autre kamikaze, Mohamed Mantala, alias Wrida, avait été abattu à l'aube avant d'actionner sa charge explosive. Mantala, a été abattu au moment où il tentait d'attaquer les agents de sécurité à l'arme blanche. Selon une source bien informée, l'homme n'a pas rendu l'âme aussitôt, ce qui avait permis de lui soutirer quelques informations. En tentant de s'enfuir, un deuxième Kamikaze, Mohamed Rachidi, avait actionné sa charge pour permettre à l'autre membre du groupe de s'enfuir par les terrasses. Un troisième terroriste, Younes Rafiki, a réussi à prendre la fuite et s'est caché pendant trois jours dans un appartement du quartier. Mais, il a fini, par tomber entre les mains des limiers de la police. L'enquête a révélé que c'est ce dernier qui est le responsable de la cellule. Dans la même journée du 10 avril et dans le même quartier, deux autres terroristes, Ayoub Raydi, le frère de Abdelfettah Raydi, qui s'est fait exploser dans le cyber de Sidi Moumen, et Said Belouad, sont sortis de leurs cachettes au quartier Annassi pour venir venger leurs apprentis camarades à Hay El Farah. De la sorte, ils comptaient faire diversion pour permettre à leur chef de prendre la fuite. Quatre jours après ces événements, Mohamed Maha et son frère Omar se sont faits exploser sur l'avenue Moulay Youssef, à quelques mètres du Consulat américain et de Dar América, blessant légèrement une personne. Le ministre de l'intérieur, Chakib Benmoussa, avait révélé devant le Parlement que l'un des deux frères, Mohamed Maha, avait menacé en 2006 d'attaquer la chaîne de télévision 2M et le quotidien Al Ahdath Al Maghribia. Les 51 membres de la cellule de Hay Farah, auteurs des attentats du 11 mars, 10 et 14 avril dernier, avaient comparu le 8 novembre pour la première fois devant la Chambre criminelle chargée des affaires du terrorisme près la Cour d'appel de Salé. Le juge d'instruction Abdelhak Chentouf, spécialisé dans les affaires liées au terrorisme, avait achevé les auditions des témoins et des mis en examen dans cette affaire de terrorisme qui avait secoué, pour la deuxième fois, la ville de Casablanca. Cellule de Tétouan Report du procès au 24 avril Le procès de 27 membres présumés de la cellule de Tétouan, une «structure terroriste aux ramifications internationales spécialisées dans le recrutement et l'acheminement de volontaires (Marocains) pour l'Irak», a été reportée, du 31 janvier dernier au 24 avril prochain par la Chambre criminelle chargée des affaires de terrorisme de la Cour d'appel à Salé. Le report a été décidé en raison de l'absence, lors de l'audience d'un prévenu poursuivi en état de liberté. Les services de sécurité, avaient interpellé les membres de la cellule de Tétouan en décembre 2006. Le motif de l'interpellation consiste en de présumés «liens idéologiques, soutien financier et logistique avec des groupes de l'internationale terroriste», dont Al Qaïda, le GSPC rebaptisé organisation d'Al Qaïda au pays du Maghreb Islamique, le GICM (groupe islamique combattant marocain) ainsi qu'avec d'autres personnes «vouées à l'action terroriste à l'échelle internationale». Les membres de cette cellule sont poursuivis pour «constitution de bande criminelle, dans le but de préparer et de commettre des actes terroristes», «réunions publiques sans autorisation» et «recrutement de Marocains pour l'Irak». Parmi les membres de ce groupe, figure Ahmed Safri, 54 ans, un Suédois d'origine marocaine qui a vécu 30 ans en Suède avant de regagner Tétouan, sa ville natale où il a été arrêté en décembre 2006.