Le président du CORCAS ne croyait pas si bien dire à l'issue du troisième round new-yorkais, en ce début de nouvel an, lorsque Khallihenna Ould Rachid avait définitivement fixé le dilemme des enjeux de la question de l'intégrité territoriale du Royaume??: «Le polisario doit choisir entre l'autonomie ou rester à Tindouf». En effet, la stérilité des trois précédentes rencontres entre les parties, lors des négociations directes de Manhasset en juin et août 2007 et janvier 2008, menait droit à l'impasse du statu-quo marqué par une «guerre froide» qui s'éternise. Si bien que le secrétaire général de l'ONU, en personne, face au ras-le-bol de la communauté internationale, a montré des signes manifestes d'impatience difficilement contenus face aux blocages algéro-séparatistes, pour intimer les parties à «entrer dans le vif du sujet» lors de Manhasset VI du 11 au 13 mars prochain. Non sans prendre le soin préalable de préparer le terrain psychologique en dépêchant, cette semaine, son Envoyé spécial pour le Sahara qui effectue une tournée dans les pays de la région. Et comme Peter Van Walsum viendra surtout pour confirmer la volonté de notre pays, institutions et sociétés civile et militaire, d'octroyer un statut de large autonomie, sur le modèle très avancé d'ailleurs de la Catalogne espagnole, aux provinces marocaines du Sud du Royaume. Sa tâche sera plus ardue en se rendant de l'autre côté des frontières pour ramener les parties adverses à plus de sagesse coopérative autour des modalités de la mise en œuvre du plan d'autonomie régionale. L'Envoyé spécial du Palais de verre new-yorkais a déjà démontré, par le passé qu'il savait être un homme intègre et intraitable sur le respect du droit et de la volonté de la communauté internationale dans les processus de paix. Et il ne manquera pas de mettre à l'épreuve son talent de négociateur et ses qualités persuasives pour amener les algéro-séparatistes à se départir de leur attitude belliqueuse et guerrière, pour soutenir la voie marocaine de solution démocratique du conflit du Sahara. La dernière réaction du Conseil de sécurité, précédant la visite de l'émissaire spécial de Ban Ki-Moon, est plutôt rassurante lorsque les Quinze se sont accordés à saluer la disposition des parties au conflit à se retrouver pour un 4ème round donné par les observateurs et les chancelleries comme «décisif». Certaines réactions du côté marocain, semblent s'orienter dans le même sens pour relever un certain assouplissement de nos adversaires qui seraient disposés à engager un «processus vers une phase de négociations plus intense et plus substantielle sous les auspices des Nations Unies». Mais il faudra de la patience et de la perspicacité en matière d'intermédiation, pour rapprocher des positions jusqu'ici inconciliables depuis près de 35 années que dure ce conflit empoisonnant toute la région maghrébine. Comme Peter Van Walsum devra, également, «forcer» la rigidité des sécessionnistes et faire échec à leurs provocations répétées en territoire marocain, à Tifariti et ailleurs. Et, surtout, consacrer la neutralité entière des membres de la MINURSO pour que de tels actes condamnables contre le patrimoine national ne se reproduisent plus et que des excuses officielles soient naturellement adressées au Maroc pour réparer l'impardonnable erreur de s'être trompé de carte et de tuteur de souveraineté sur le territoire en question, probablement par ignorance de la géographie et de l'histoire. Si Peter Van Walsum a été envoyé en tournée dans la région au motif de «consultations approfondies», en prélude aux prochains pourparlers, il est évident que la mission de l'émissaire onusien cible, en priorité, la levée des facteurs de blocage du processus de paix que sont le polisario et son protecteur, l'Algérie. Il ne faut surtout pas se leurrer : toute solution au Sahara passera inéluctablement par l'autonomie, en dehors de laquelle toutes les autres options n'auront pas lieu de figurer à l'ordre du jour de Manhasset IV. Le Maroc est prêt à y collaborer de bonne foi et pleinement. Mais l'Envoyé spécial réussira-t-il à convaincre les autres parties pour décrisper la situation et arrêter le statu-quo ? Nous voudrions tellement y croire !