La clef du règlement du conflit du Sahara est entre les mains de l'Algérie, et non du Polisario, a précisé le président du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes, Khalli Henna Ould Errachid, au début du 4ème round de négociations à Manhasset. Khalli Henna Ould Errachid ne se fait pas d'illusion sur l'issue du quatrième round de négociations sur le Sahara. Pas plus, d'ailleurs, que les autres membres de la délégation marocaine en déplacement à Manhasset, où s'est ouverte, dimanche soir, la quatrième manche de ces négociations. «Le Polisario ne dispose pas de la marge nécessaire pour prendre des décisions», a déclaré à la presse le président du Corcas, à l'entrée de la résidence Greentree à Manhasset. «Le Polisario dépend de l'Algérie qui ne veut pas contribuer à trouver une issue politique», a clarifié M. Ould Errachid, qui a exhorté l'autre partie à «renoncer aux revendications irréalisables», dans une allusion à l'acharnement du Polisario, ou plutôt de l'Algérie, à revendiquer l'application du pourtant défunt «Plan de règlement». Les Nations Unies avaient toutefois reconnu l'impossibilité de la mise en œuvre de ce «Plan» qui prévoyait l'organisation d'un «référendum d'autodétermination», arguant, et pas vraiment à tort, de difficultés techniques à recenser, d'un côté ou de l'autre, une population sahraouie connue pour son penchant naturel au nomadisme. Mais ce n'est pas de cette oreille qu'Alger l'entend, l'objectif prévalant du côté est de la frontière étant, encore et toujours, de maintenir une situation de statu quo dont ils continuent de récolter les dividendes. M. Ould Errachid a par ailleurs déploré l'absence d'une proposition autre que la thèse fossilisée, et par-dessus tout inapplicable, du «Plan de règlement», que le Polisario a recyclée et cherché à «vendre» auprès des Nations Unies comme étant une «nouvelle proposition» pour le règlement du conflit. «Le Polisario et l'Algérie n'ont pas formulé de proposition à même de permettre la concrétisation de la solution escomptée», a déploré M. Ould Errachid, en montrant du doigt l'Algérie qui ne serait toujours pas prête à «faire bouger les lignes». «Le Royaume du Maroc, qui a été à l'origine de l'actuelle dynamique créée autour du dossier du Sahara, a proposé l'initiative d'autonomie qui répond aux aspirations des populations sahraouies et qui est conforme aux attentes de la communauté internationale et du Conseil de sécurité de l'ONU», a rappelé le président du Corcas, dans une référence à «l'Initiative marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie au Sahara», qui a été saluée à double reprise par le Conseil de sécurité. Ce dernier avait adopté en 2007 deux résolutions (1754 et 1783), dans lesquelles il avait clairement salué les efforts «crédibles» et «sérieux» déployés par le Royaume pour négocier une solution d'autonomie pour le Sahara dans le cadre de la souveraineté marocaine. L'Initiative marocaine, qui octroie de larges prérogatives d'auto-gestion aux habitants des provinces sahariennes, offre une alternative sérieuse et prometteuse pour le règlement d'un conflit créé de toutes pièces. Mais, l'autre partie continue de faire la sourde oreille, en vain d'ailleurs. «Le Maroc ne fera aucune concession sur ses droits historiques inaliénables à la souveraineté et à l'intégrité territoriale ainsi que ses droits à lever le blocus imposé à ses ressortissants séquestrés dans les camps de Tindouf depuis plus d'un tiers de siècle, en violation flagrante des droits humains garantis par le droit international», a affirmé M. Ould Errachid. Une tragédie inutile orchestrée par l'Algérie qui, comme l'a affirmée à la presse un spécialiste américain du dossier, «utilise le conflit pour perturber et entretenir une tension inutile avec le Royaume du Maroc». Manhasset 4 : Le casting du nouveau round Les délégations participant aux négociations sur le Sahara sont arrivées dimanche soir à la résidence «Greentree» à Manhasset, près de New York, pour un quatrième round de pourparlers. Les quatre délégations du Maroc, du Polisario, de l'Algérie et de la Mauritanie ont pris part à un dîner avec le facilitateur de l'ONU, Peter Van Walsum. Les discussions formelles ont commencé hier lundi avec les discours des chefs des délégations respectives. Cette nouvelle série de négociations devra se poursuivre toute la journée de mardi. Le Maroc espère que, lors de ce nouveau round, les autres parties, loin des provocations et tergiversations, s'engageront dans des négociations constructives et substantielles en tenant compte, comme le demande la résolution 1783 du Conseil de sécurité, des efforts déployés par le Royaume depuis 2006 et concrétisés par l'Initiative d'autonomie. Le Maroc participe à ce round avec une délégation de haut niveau composée de Chakib Benmoussa, ministre de l'Intérieur, Taieb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Khalli Henna Ould Errachid, président du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS), Mohamed Yassine Mansouri, directeur général des Etudes et de la Documentation, Mohamed Saleh Tamek, wali de la province de Oued Eddahab, et Maoulainine Khallihenna, secrétaire général du CORCAS. La délégation est accompagnée d'experts et de hauts responsables originaires des provinces du sud du Royaume.