Le doute a fait place à l'espoir quant au redressement du CIH avec la publication des résultats arrêtés à fin 2001. En effet, les efforts déployés au niveau de l'assainissement ont permis à l'ex-OFS de refaire surface et d'afficher un résultat net en hausse de 69 %. Le CIH, anciennement OFS (Organisme financier spécialisé), s'est retrouvé, à la suite d'une gestion peu orthodoxe, au bord de la banqueroute. Les résultats des investigations menées par la commission parlementaire d'enquête ont déterminé la responsabilité de bon nombre de dirigeants et ont dénoncé la situation financière alarmante de l'entité. Ainsi, l'accumulation des déficits, essentiellement dus à la non-conformité des crédits distribués, à l'accroissement continu des créances en souffrance et au laxisme du staff dirigeant, ont acculé cet organisme au bord du gouffre. Dans ce contexte, un plan de redressement du CIH s'imposait. Il s'est matérialisé, entre autres, avec la nomination de Mohamed El Alj à la tête de l'ex-OFS et une aide financière de près de 5 milliards de dirhams, dont 4 milliards accordés par les banques (3 milliards à titre de prêt et 1 milliard en tant que don), ainsi qu'une subvention étatique de 1 milliard de dirhams. Un an plus tard, le redressement de l'entité semble être sur la bonne voie. C'est en tout cas ce qui ressort des résultats de l'exercice 2001, arrêtés par le conseil d'administration le 22 mars 2002 et présentés le 26 mars dernier à Fathallah Oualalou, ministre de l'Economie, des finances, de la privatisation et du tourisme. En effet, personne ne peut nier l'effort d'assainissement mené par le président-directeur général du CIH, Mohamed El Alj, qui a présenté un bilan de redressement très positif, que ce soit au niveau financier ou à celui de l'exploitation. Résultat brut d'exploitation positif Tout d'abord, comme la mission du PDG du CIH s'inscrivait dans le cadre de l'assainissement de l'entité, le premier élément à apprécier est l'encours des créances en souffrance. Ce dernier a connu une baisse de près de 2 milliards de dirhams, passant de 14,2 milliards de dirhams en 2000 à 12,263 milliards de dirhams en 2001 (soit une amélioration de 14%). Cette évolution s'explique par l'effort de recouvrement des créances malsaines fourni par le réseau. La politique d'assainissement menée par la banque ne s'est pas faite au détriment de son activité de collecte des dépôts, puisque l'encours de ces derniers a évolué de près d'un milliard de dirhams, s'installant à fin décembre 2001 à 8,6 milliards de dirhams (hors certificats de dépôt). Parallèlement, le CIH a développé ses emplois, tout en veillant à la qualité des crédits distribués. Ainsi, la consolidation de l'ensemble de ces éléments a permis de dégager un produit d'exploitation bancaire en hausse de 20 %, se chiffrant à 2,202 Mrds de dirhams contre 1,841 milliard de dirhams en 2000. Par ailleurs, l'effort fourni au niveau de la maîtrise des charges d'exploitation s'est matérialisé par une baisse de ces dernières de 7 %, à 1,517 milliard de dirhams en 2001, alors qu'elles s'élevaient à 1,632 milliard de dirhams en 2000. Le produit net bancaire (PNB), quant à lui, s'est nettement amélioré, atteignant 440 millions de dirhams en 2001, contre 128 millions en 2000, soit une hausse de 243,75 %. En termes de résultats, les opérateurs de la place qualifient l'évolution réalisée en 2001 de surprenante. En effet, le résultat d'exploitation s'est inscrit dans le vert (+85 MDH) pour la première fois depuis 1999 et le résultat net, bien qu'encore négatif, est passé de -737 MDH à -225 MDH, enregistrant donc une croissance de 69 %. Ainsi, au terme de l'exercice 2001, le CIH présente des résultats surpassant les objectifs fixés dans le plan de restructuration, ce qui est de bon augure pour l'année en cours si, toutefois, les efforts d'assainissement et de développement se poursuivent.