Saâd Houssaini, alias Mustapha le chimiste, impliqué dans les attentats du 16 mai de Casablanca, arrêté et incarcéré à la prison civile de Salé, fait parler de lui. Le juge d'instruction espagnol Juan Del Olmo fera le déplacement, dans le cadre d'une commission rogatoire, lundi 17 Décembre courant au Maroc, pour examiner et comparer son ADN avec les empreintes relevées sur les lieux des attentats de Madrid. Saâd Houssaini, alias Mustapha le chimiste, est un terroriste pas comme les autres. La tête pensante des attentats meurtriers du 16 mai de Casablanca, qui avait réussi à déjouer tous les pièges que lui ont tendus les services sécuritaires, avant de tomber entre les filets de la police en mars 2006, serait également lié aux attentats de Madrid où 191 personnes ont trouvé la mort. Selon des sources espagnoles, l'homme est dans le collimateur de la justice espagnole qui dépêchera spécialement pour lui le célèbre juge d'instruction Juan Del Olmo. Dans le cadre d'une commission rogatoire de 3 jours, le juge espagnol interrogera Saâd Houssaini, incarcéré dans un quartier de haute sécurité à la prison civile de Salé, sur son éventuelle implication dans les attentats qui ont frappé l'Espagne en 2004 et surtout prélever son ADN pour le comparer avec les empreintes releveés sur les lieux des attentats. «Le profil de celui qui est présenté par la police espagnole comme un activiste important du Groupe islamique des combattants du Maroc (GICM) cadrerait avec l'attentat du 11 mars: présence en Espagne jusqu'en 2002 et études de chimie à l'Université de Valence, ville espagnole où plusieurs personnes impliquées dans les attentats ont fait leurs etudes», lit-on dans El Mundo qui a rapporté l'information. Lundi 17 décembre le chimiste Houssaini aura à répondre des chefs d'accusation dans un procès qui a vu trois accusés condamnés à des peines de 40.000 ans. Il s'agit de Jamal Zougam, reconnu coupable d'être l'un des poseurs de bombes et Othman El-Gnaoui, et de l'Espagnol José Emilio Suarez Trashorras, tous deux considérés comme «collaborateurs nécessaires» aux attentats, pour avoir participé à la fourniture d'explosifs à la cellule «jihadiste». Les trois accusés les plus lourdement condamnés ont été reconnus coupables d'assassinats et de tentatives d'assassinats terroristes et ont été condamnés à 40 ans de prison chacun. Le tribunal a créé la surprise en acquittant totalement l'Egyptien Rabei Ousmane Sayed Ahmed dit «Mohamed l'Egyptien», qui était présenté par l'accusation comme l'un des trois organisateurs des attentats. Les deux autres accusés qui étaient considérés comme des organisateurs de cette action, les Marocains Youssef Belhadj et Hassan Al-Haski ont été condamnés à des peines inférieures à 20 ans pour appartenance à un groupe terroriste. Au total, 7 des 28 accusés ont été acquittés. Le juge Del Olmo interrogera également un certain Abdelilah Hriz, auteur matériel présumé de l'attentat du 11-Mars, son empreinte ADN ayant été retrouvée dans la maison où les bombes ont été assemblées et dans l'appartement où sept autres auteurs présumés s'étaient suicidés à l'explosif en avril 2004.