Abdelilah Ahriz a été placé en garde à vue suite à une plainte d'un juge espagnol qui affirme que des analyses ADN prouvent l'existence de liens entre ce présumé terroriste et les auteurs des attentats de Madrid. Abdelilah Ahriz est de nouveau confronté à une accusation de participation à des actes terroristes. Sur ordre du juge d'instruction près la Cour d'appel de Salé, qui s'occupe des affaires antiterroristes au Maroc, la police judiciaire a procédé à son arrestation et l'a placé en garde à vue, lundi 29 janvier. La décision du juge antiterroriste marocain intervient suite à une demandé formulée par son homologue espagnol, Juan del Olmo. Chargé de mener l'instruction de l'affaire des attentats du 11 mars 2004 à Madrid, Del Olmo s'était rendu en visite de travail au Maroc, en décembre dernier, et a pu, dans le cadre d'une commission rogatoire, interroger le présumé terroriste marocain et obtenir des échantillons de son ADN. Les analyses effectuées par les laboratoires scientifiques de la police espagnole ont permis de conclure à la présence, dans un appartement de la capitale espagnole, de Abdelilah Ahriz en compagnie de certains membres de la cellule qui a planifié et mis en exécution les attentats qui ont fait 191 morts et plusieurs dizaines de blessés. Abdelilah Ahriz, 29 ans, avait déjà été poursuivi par la justice marocaine pour les mêmes chefs d'accusation. En février 2007, il fut condamné à trois ans de prison ferme. Mais, il sera acquitté devant la Cour d'appel pour faute de preuves. L'existence de preuves matérielles affirmant l'existence de liens entre l'accusé et les membres de la cellule de Madrid changent la donne. La police judiciaire marocaine a rouvert le dossier et va pouvoir approfondir l'enquête. Des sources judiciaires ont affirmé à la MAP que Abdelilah Ahriz sera jugé au Maroc dans le cas où son implication dans les attentats du 11 mars serait avérée. La loi marocaine ne permettant pas l'extradition d'un citoyen marocain vers un pays étranger, prévoit, néanmoins, que la personne concernée soit jugée par un tribunal marocain pour les faits qui lui sont reprochées même s'il s'agit d'une acte pénal commis extra-territorialement. L'Etat espagnol, dans le cas d'Ahriz, aura la possibilité de se constituer partie civile. Rappelons que le juge espagnol avait aussi auditionné, lors de sa dernière visite au Maroc, Saâd Houssaini. Connu sous le pseudonyme du « chimiste », ce dernier est soupçonné par les Espagnols d'être la tête pensante de la cellule de Madrid. Les enquêteurs marocains le soupçonnent aussi d'être le planificateur des attentats du 16 mai à Casablanca. Selon des sources informées, Saâd Houssaini, contrairement à Abdelilah Ahriz, avait refusé de répondre aux questions du juge Del Olmo et n'avait pas accepté de l'autoriser à prendre un échantillon de son ADN. Le procès de Ahriz permettra, selon des sources informées, d'avoir plus de visibilité sur les attentats du 11 mars mais aussi, et surtout, sur les liens existant entre ces actes terroristes et ceux du 16 mai 2003.