Comme prévu, c'est un gouvernement resserré (33 ministres sans compter le Premier d'entre eux), un peu plus paritaire (avec 7 femmes) et ouvert avec une bonne dizaine de SAP qu'a nommé le Souverain. Une composition à forte connotation technocrate. Plus de «société civile», plus de professionnels, avec quelques figures politiques de l'ancienne ère qui semblent s'accrocher indéfiniment aux strapontins, les mêmes, pour l'essentiel, que celles de l'ancienne équipe. Le nouveau gouvernement compte outre les ministres issus des partis de la majorité, les ministères dits de «souveraineté»- directement désignés par le Souverain- qui sont ceux des Affaires étrangères, de la défense, de l'Intérieur et des Affaires islamiques et une dizaine de SAP. La nouvelle structure du gouvernement, a également introduit par la même occasion des changements au niveau des «intitulés de plusieurs ministères», certains ayant été rattachés à d'autres pour former des pôles (social, économie et infrastructures). Les ministres Abbas El Fassi, le Premier ministre est «secondé» par Mohamed Elyazghi qui a été nommé ministre d'Etat. Parmi les nominations les plus inattendues, celles de Touriya Jabrane, ministre de la Culture et, Nawal El Moutawakil, ministre de la Jeunesse et des sports. Sans compter un nouveau venu, Ahmed Chami: ministre de l'Industrie, du Commerce et des nouvelles technologies. Oualalou est remplacé à la tête du département des finances par Salaheddine Mezouar. Alors que l'USFP garde la justice avec Abdelwahed Radi qui prend la place de Bouzoubaa en tant que ministre de la Justice. Mohamed Boussaid quitte la modernisation des secteurs publics pour le ministère du Tourisme et de l'artisanat. Mohamed Saâd Alami a été nommé ministre chargé des relations avec le Parlement. Amina Benkhadra revient à ses premiers amours en pilotant un département qu'elle connaît bien, celui de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement. Yasmina Baddou prend le ministère de la Santé. Aziz Akhenouch, qui a bien réussi dans les affaires a été appelé pour assurer la mise à niveau du ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime. Le sensible ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement Supérieur, de la Formation des cadres et de la recherche Scientifique revient à Ahmed Akhchichine, celui du Développement social, de la famille et de la solidarité à Nouzha Skalli. Le ministère du Commerce extérieur a été confié à Abdelatif Maazel, Jamal Aghlabide est ministre de l'Emploi et de la Formation Professionnelle. Enfin, Khaled Naciri, dont on disait qu'il attendait un portefeuille à la hauteur de ses ambitions, devient ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement. Ceux qui restent à leur poste Chakib Benmoussa le ministre de l'Intérieur ne bouge pas. Tandis que Karim Ghellab conserve le portefeuille de l'Equipement et du Transport. Ahmed Toufiq ne quitte pas le ministère des Habous et des affaires islamiques. Alors que Ahmed Taoufiq Hejira reste à la tête du ministère de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace , Abdessadek Rabiî continuera à gérer les affaires du Secrétariat général du gouvernement et Abderrahmane Sbaï le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de l'Administration de la Défense nationale est également reconduit. Quant à Taieb Fassi Fihri, il a juste pris du grade pour gérer le département des Affaires étrangères et de la coopération, cette fois-ci en tant que ministre et non pas en tant que ministre délégué. Les ministres délégués Nizar Baraka, un proche d'Abbas El Fassi a été nommé ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des affaires économiques et générales. Mohamed Abbou qui fait partie de la garde rapprochée de Mustapha Mansouri est désormais ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la modernisation des secteurs publics. Alors que Mohamed Ameur est ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Communauté Marocaine résidant à l'étranger. Les secrétaires d'Etat Ce gouvernement contrairement au précédent a fait la part belle aux secrétaires d'état. Saâd Hassar, l'ex-secrétaire général du ministère de l'Intérieur a été nommé secrétaire d'Etat à l'Intérieur. Abdelkébir Zahoud reste dans son élément premier, l'eau après avoir été nommé Secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'Environnement, chargé de l'eau et de l'environnement. Anis Birou change de fusil d‘épaule, il abandonne la chasse aux analphabètes pour s'occuper désormais du département du Secrétariat d'Etat auprès du ministre du tourisme et de l'Artisanat, chargé de l'artisanat. Latifa Labida, une figure nouvelle, est Secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement Supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique, chargé de l'enseignement scolaire. Ahmed Lakhrif pilote le Secrétariat d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération. Latifa Akherbach, une figure connue du monde des médias est désormais Secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération et Abdeslam Al Mesbah hérite du Secrétariat d'Etat auprès du ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace, chargé du développement territorial. Le gouvernement en bref Coalition gouvernementale Les partis qui font partie de la coalition gouvernementale sont l'Istiqlal, l'Union socialiste des forces populaires (USFP), le Rassemblement national des indépendants (RNI, centre) et le Parti du progrès et du socialisme (PPS). Effectif 34 portefeuilles ministériels dont un ministre d'Etat, 22 ministres, 4 ministres délégués dont trois auprès du Premier ministre et 7 secrétaires d'Etat. Répartition hommes/femmes 27 hommes, 7 femmes Répartition politique Istiqlal : 9 + le Premier ministre, RNI : 7, USFP : 5, PPS : 2, SAP : 10. Le benjamin Anis Birou, 45 ans Le doyen Mohamed Elyazghi, 72 ans Ministre et ministre d'Etat, quelle différence ? Elyazghi vient d'être nommé ministre d'Etat . Au Maroc comme en France, le titre de «ministre d'Etat» est un titre purement honorifique, destiné à une personnalité politique bien particulière. Même si ce titre est souvent utilisé pour marquer de manière significative la prééminence de celui qui le porte au sein du gouvernement, placé protocolairement aussitôt après le Premier ministre et avant les autres ministres, il s'agit parfois d'une voie de garage. La seule prérogative bien définie d'un ministre d'Etat est de pouvoir organiser des réunions interministérielles notamment en l'absence du Premier ministre. À noter, sur la liste des ex-ministres d'Etat, Abbas El Fassi lui-même ou encore Driss Basri par exemple.