Ca y est, le nouveau gouvernement a été nommé par SM le Roi, après une attente fébrile qui aura duré un peu plus d'un mois. Comme la plupart de mes concitoyens, je me suis mis à échafauder des hypothèses sur la composition de cette équipe qui reçoit pour mission de gouverner le pays pour quelques années. Naturellement, il y a eu des surprises, mais il y a eu aussi du «déjà vu», l‘équipe d'Abbas El Fassi comptant quelques ministres qui étaient déjà dans le précédent cabinet de Driss Jettou. Ce qui m'interpelle aussi, c'est qu'il y a une présence nettement plus marquée de technocrates et de femmes dans le nouveau gouvernement, et c'est une bonne chose à mon sens. J'espère que le mandat de cette équipe sera positif pour les court et moyen termes car le Maroc ne peut plus se permettre de perdre du temps à recomposer éternellement ses élites politiques et à redéfinir ses orientations stratégiques en fonction des couleurs et des humeurs partisanes. Un défi attend tout ce beau monde et il est vraiment colossal : gagner le respect et la confiance des citoyens; consolider le développement par la base, c'est-à-dire par l'électeur, le contribuable, le justiciable, l'administré en somme. C'est ce que beaucoup de ministres ont un peu oublié au cours des dernières années. Il appartient au nouveau gouvernement de ne pas reproduire les mêmes erreurs (fautes, plutôt…) et d'éviter au pays d'autres krachs sociaux et économiques. Car, en effet, c'est à cause de ce scepticisme ambiant que les Marocains ont été si peu nombreux à aller aux urnes, le 7 septembre dernier. Fallait-il vraiment s'en étonner ?