Une jeune fille marchait au coucher du soleil dans une ruelle de Derb Omar de Settat. Des individus se sont jetés sur elle et l'ont conduite vers le cimetière catholique où ils ont abusé d'elle. Un autre groupe les a rejoints dans un autre cimetière pour faire la même chose à Khadija, pour ne la relâcher qu'à la vue du fourgon de la police. Une plainte a été déposée. e soleil se couchait ce jour-là, lorsque Khadija se dirigeait chez elle en compagnie de quelques membres de sa famille. Selon ses déclarations consignées dans un P.V. à la police judiciaire, des individus se sont jetés sur elle et, sous la menace de l'arme blanche, l'ont conduite vers le cimetière catholique de la ville. Les membres de la famille qui l'accompagnaient ne se sont rendu compte de rien. Khadija discutait peut-être avec une amie, ou bien est allée faire une petite course. Mais la nuit tombait et Khadija ne revenait pas. Au moment où les recherches ont commencé, Khadija se faisait violer dans un cimetière aux côtés des morts, par un groupe de jeunes. Au suivant ! Lorsque les membres du premier groupe ont fini, Khadija a été conduite dans un autre cimetière, celui-ci musulman, où elle devait subir encore les tortures d'un autre groupe. Les premiers ont pris la clé des champs. Les autres ne la lâcheront que lorsqu'ils auront ont vu la fourgonnette de la police roder dans les parages. Khadija est sortie du cimetière en larmes et elle fit appel à la police. Conduite au commissariat, elle a raconté son malheur en larmes et les policiers devaient entamer l'enquête. Tous les maillons de la chaîne devaient démarrer. Les auteurs, au nombre de huit selon Khadija, ne devaient pas rester impunis. Il a fallu quelques jours pour qu'une première piste apparaisse. C'est sur un certain Hamid que les soupçons ont pesés. Interpellé, il a nié avoir une quelconque relation avec l'affaire. Mais une fois confronté à la victime, Hamid ne pouvait nier devant les détails que Khadija lui a rappelés?: l'endroit, les habits qu'il portait, les mots qu'il prononçait… Hamid devait avouer et livrer à la police les noms de ses amis, mais celui-ci a donné une autre version des faits. Pour lui, Khadija est une prostituée qui lui a posé un lapin. Il dit l'avoir rencontré et fixé le prix à 100 DH. Chemin faisant, il rencontra un ami et lui fit part de son programme. L'ami en question, un certain Basir, propose à Khadija de lui ramener une de ses copines pour passer la nuit à quatre. Khadija aurait accepté l'offre, mais elle n'est pas revenue ce jour-là. Toujours selon la version de Hamid, c'est la raison pour laquelle ils l'ont guettée et emmenée au cimetière, parce qu'ils ont considéré qu'ils ont été humiliés et dupés. Munis des noms, adresses et descriptions des complices, les policiers ont procédé à l'arrestation de Abderrahim, Abdelkrim, Youssef et Rachid. Déclarations contradictoires Passant à table, Abderrahim a déclaré devant la police avoir effectivement participé à l'orgie en compagnie de Hamid, Abdelkrim, Youssef et Rachid. Quant à Abdelkrim, il s'est contenté d'affirmer avoir été présent le soir du viol collectif perpétré sur Khadija au cimetière, mais il n'a participé ni à l'enlèvement ni au viol. Ces déclarations ont changé de couleur et de formulations devant la chambre criminelle de la Cour d'appel. Hamid s'est rétracté pour dire qu'il avait donné à la mère de Khadija 300 DH pour lui ramener des filles, pour ses amis. La mère n'est jamais revenue, dit-il, mais a laissé sa fille entre ses mains. Là, il a été surpris, ajoute-t-il, de voir un groupe de jeunes les arroser de pierres. Devant ce fait, lui, Abderrahim et Abdelkrim ont pris la fuite pour sauver leur peau et ont laissé Khadija aux agresseurs. Les autres accusés ont tenté à leur tour de slalomer entre question et réponse, mais le Parquet général a décidé dans son réquisitoire la poursuite des accusés selon les articles du Code pénal, afférents à leurs crimes. Rachid et Hamid ont été condamnés par la Cour, après plaidoiries et délibérations, pour enlèvement, séquestration et viol à 4 ans de prison ferme. Abderrahim pour viol également à 4 ans de prison ferme et Abdelkrim pour non-assistance à personne en danger à 6 mois de prison ferme.