Massoudi Ramdan, A. Issou, toujours La meilleure des bêtises, croyez-moi, c'est d'allier le sarcasme à la folie. Mais aussi grotesque qu'il soit, cet exercice est tout de même le lieu de pensée plaisante. Si, plaisante. Prenez ce monsieur Ramdan El Massoudi. Vous ne le connaissez pas ? Dieu m'est témoin que je ne suis pas allé le chercher pendant ce mois sacré, rien que pour vous impressionner. Il s'appelle Ramdan, et c'est son vrai prénom. Alors que l'important est dans sa bouche, et il ne jeûne pas quand la bêtise est servie. Ce monsieur est le président de l'Association des victimes des violations des droits de l'homme à Tanger et l'Andalousie (en Espagne), commises par le Polisario. Pourquoi Tanger, pourquoi l'Andalousie, cette question, monsieur le président n'en a cure. Mais ce qui le “travaille” surtout, c'est le procès qu'il compte intenter aux chefs de la fantoche RASD. Quoi de plus noble, dira-t-on quand on est Marocain et fier de l'être. Seulement voilà, monsieur Ramdan compte aussi traduire ceux parmi les égarés qui ont repris conscience et répondu à l'appel de la nation. Et donc regagner leur mère patrie. Que le pays soit clément et miséricordieux, comme aimait le répéter feu Hassan II, cela ne perturbe en rien monsieur Ramdan. Car, paraît-il, il est obnubilé par sa science qui a le mérite, à ses yeux, d'élever la bêtise au rang de la conscience collective. En lisant Attajdid de vendredi dernier, on y trouve ce qu'il y a versé de bon : “on compte traduire les accusés (sic) devant un tribunal espagnol”, La Audencia. On imagine ce qui devait se passer dans la “Cabeza” du señor Ramdan : il faut aller en Espagne pour empêcher les “repentis” de retourner au Maroc. Monsieur le président aurait été un homme heureux (avec une telle trouvaille). Mais las. Cette intelligence qui est sienne ne saurait le rendre tel. C'est qu'il y a certains défauts qui marquent les bonnes âmes plus que certaines vertus. Un défaut suit un autre. Celui d'un fantôme suit son maître. L'esprit, ici, va à cet officier, devenu célèbre après le pétard mouillé du pseudo comité des officiers libres, le fameux et non moins fantasmagorique A. Issou. Dans une interview qui a fait la couv' de l'hebdomadaire arabophone Al Ayyam de cette semaine, Issou a parlé. Et un fantôme fait parler de lui. Encore plus, quand il parle lui-même. Quand il prend “corps et âme”, ses fantaisies à bras le corps. Il frotte ses deux mains, avec joie. Car il a découvert l'existence de ce comité ; là il ne fait que changer de fantaisie : il l'a oublié, car il l'a inventé. Ensuite il s'érige en donneur de leçons : la probité, la nation, l'honneur de l'armée et on passe. Seulement, le moralisateur déserteur reconnaît avoir “quitté le pays à l'aide d'un faux passeport” espagnol (quelle coïncidence !), avoir “soudoyé la police” espagnole (quelle prestesse !). Et le comble “il lui tient à cœur que Le Matin - proche du Palais (sic) - s'est embarqué dans une croisade à son encontre”. Un peu plus loin, il nous édifie à propos de son statut de réfugié : “l'Espagne, affirme-t-il, n'a pas rejeté ma demande d'exil politique”. Ô pauvre imagination, pardon de ce qu'on te fait commettre pour protéger notre ignorance. Et c'est tout ? Pas du tout : “Si j'ai déserté l'armée, c'est par acte de bravoure non de couardise”. Dites toujours monsieur. Incroyable, stupide, rébarbatif… Mais, dites toujours, ne vous en faites pas : la bêtise est encore un programme, quand on traîne dans la boue son propre pays. D'ailleurs, votre renommée vous la devez, bassement, à votre imagination. On ne le dira jamais assez : le donquichottisme est contagieux. Cuidado hombre !