Une centaine d'associations et d'acteurs associatifs MRE, a fait appel à l'arbitrage royal, pour débloquer le dossier de la création du Conseil supérieur des Marocains résidant à l'étranger. Ces MRE souhaitent que l'approche adoptée pour la Moudawana, soit reprise pour leur Conseil supérieur. La création du Conseil supérieur des MRE, continue à susciter l'intérêt de notre diaspora à travers le monde. C'est dans ce sens, que le Centre Européen des Etudes et d'Analyses sur la Migration (EUROMIGR), dont le siège est situé à Düsseldorf en Allemagne, chargé par une centaine d'acteurs actifs, a adressé le 3 juillet, une lettre au Souverain pour solliciter son intervention urgente afin de rectifier certains tirs. Dans cette lettre, « nous avons porté à la connaissance du Souverain, des témoignages multiples et diversifiés, concernant le déroulement anormal du processus de consultations, mené par l'équipe du CCDH, dans le but d'engager des consultations démocratiques et transparentes, en vue d'installer le Conseil supérieur des communautés marocaines à l'étranger (CME)», a souligné Saïd Charchira, directeur d'Euromigr. Celui-ci attire l'attention sur «l'incapacité de certains membres de l'équipe du CCDH à mesurer et à prévoir les risques de la démarche choisie, qui divise et nuit à l'image du Royaume». En clair, on reproche au CCDH de privilégier certaines associations plutôt que d'autres et certains courants idéologiques et politiques plutôt que d'autres. Et Charchira d'ajouter : «Il n'y a pas pire difficulté que la mise en place d'un Conseil, déjà contesté par une grande majorité des Marocains». A cet effet, Euromigr a estimé que le Maroc doit adopter la même attitude que celle observée, lors de la réforme de la Moudawana. «Nous nous sommes permis de rappeler au Souverain la sagesse dont il a fait preuve, lorsque le peuple marocain était divisé sur la réforme de la Moudawana. Son arbitrage et son initiative avaient permis d'infléchir la position des uns et d'assouplir la rigidité des autres, en redonnant au débat, une seconde chance de réussir». Si aujourd'hui les circonstances culturelles diffèrent, les enjeux politiques sont similaires. En effet, l'institutionnalisation d'un Conseil Supérieur dans les conditions actuelles « va engendrer une déchirure au sein de la communauté des Citoyens Marocains de l'Etranger, déjà frustrée politiquement et divisée sur le contenu de leur rapport avec leur pays d'origine». Si beaucoup d'enjeux et d'espoirs se portent sur le Conseil Supérieur, seul le Souverain peut leur apporter du réalisme politique, l'authenticité culturelle et l'équilibre du jeu et de l'enjeu de la démocratie.