Un ex-maquisard, libellé terroriste, demande à un chef d'Etat, ennemi et cible préférée, la permission d'ester en justice le chef d'un Etat voisin ! Vous y voyez, vous autre chose, que du feu ? Franchement, votre humble serviteur, que vous lisez actuellement et l'étonnement et l'incrédulité, n'y voit que du flou. Feu, flou, c'est du pareil au même. Mais peut-on dire la même chose d'Abdelhak Laâyada, le maquisard en question (et souvent en Kamis afghan) et Abdelaziz Bouteflika, le président algérien, toujours prompt à filer la tenue de l'accusation, pour peu qu'il entende parler du Maroc ? C'est plutôt clair : les ennemis se touchent pour que le Maroc se sente mal, du moins l'espèrent-ils. L'histoire telle qu'elle a été rapportée par la presse algérienne : «Abdelhak Laâyada, l'ex-émir des GIA, (groupe islamiste armé), qui a ensanglanté le pays du Rai une décennie durant, attend l'autorisation du président algérien pour déposer une plainte contre le roi du Maroc». Motif: «Laâyada ayant été arrêté, pour action illégitime, et extradé en Algérie. Laâyada terrorisait qui au juste ? Ce n'est pas le Maroc qui était la cible du chef maquisard, mais l'Algérie. Laâyada, chef militaire, était à la tête d'un groupe islamiste, un réseau de fanatiques, qui en voulaient à leur pays, l'Algérie. Puisque le Maroc était le voisin de ce pays, (la géographie étant ce qu'elle est), Laâyada en profitait pour passer, armes et bagages par nos terres. Une fois pris la main dans le sac (de poudre, soit dit en passant), on le mis aux fers. Encore une fois, puisqu'on est voisin et la géographie choisit souvent à notre place, on le remet aux services algériens. On croyait bien faire, puisque le chef maquisard faisait du mal à nos voisins. Eh bien, non. Laâyada, pour une raison que seul le président algérien connaît, veut nous punir, Pardi ! Est-ce parce qu'on a jugé utile de le livrer au pays qui le demande? Alors, Bouteflika doit nous remercier. Est-ce parce qu'on a été solidaire avec le voisin ? Alors, Bouteflika doit lui rabaisser le caquet ! Ne nous fatiguons pas : attendons ce que dira le président algérien d'abord. Même si, connaissant le voisin, on ne croit pas que Laâyada oserait lui faire cette publicité par saute d'humeur. Pourtant, espérons que M. le président n'oubliera pas qu'il doit expliquer «cette» bêtise aux familles des victimes algériennes, et elles se comptent par milliers !