Le recours à la gestion d'une fédération par une commission provisoire est entré dans les mœurs sportives au Maroc, de même que le dépassement en principe légal de six mois de cette autorité de substitution n'offusque plus personne tant la pratique est devenue banale dans le paysage sportif. Si ce mode de gestion décrétée par le département de tutelle est conforme à la loi (article 22) et vient souvent mettre fin à un gâchis constaté à divers niveaux (résultats catastrophiques ou faillite dans la direction des affaires courantes) il met en péril, au plan international, le sport marocain dans la mesure où les grandes instances, jugeant le procédé anti-démocratique brandissent la menace d'une sanction. Laquelle mesure peut aller jusqu'à refuser la participation du pays concerné à une compétition de dimension planétaire (championnat du monde, Jeux Olympiques, etc…). Et pour amener les grandes instances internationales à passer à l'action pénalisante, il suffit qu'un dirigeant de la fédération dissoute saisisse officiellement l'autorité idoine. Le sport national a souvent encouru cette disgrâce mais comme aucun dirigeant marocain n'a jamais osé, pour les considérations que l'on devine, alerter lesdites instances, le recours à l'instauration des fameuses commissions provisoires a continué et il est toujours, c'est le cas de le dire, en vigueur. Seulement, si l'on a évité l'infamie d'un refus de participation à une grande compétition à l'étranger, force est de signaler que le sport national a souffert de quelques “ dégâts ” dont le dernier en date a eu lieu cet été, en plein milieu d'août. Cela s'est passé à Tunis où se tenait une réunion de l'Union africaine d'Athlétisme pour décider de l'attribution du prochain congrès de cette instance devant se tenir en 2003. Le Maroc avait postulé à cet honneur en 2001 et renouvelait cette demande aux dirigeants africains dans la capitale tunisienne en s'engageant à aller au-delà du cahier des charges. Eh bien, malgré toute cette prodigalité chère aux mœurs marocaines en matière d'accueil et d'hospitalité, cet honneur nous a été refusé unanimement par l'ensemble des délégations parce que notre athlétisme croupit dans l'illégalité d'une commission provisoire depuis deux longues années. Et si cela était le prélude, demain, à une levée de boucliers du C10 et de l'IAAF pour demander des sanctions ? En ces temps de vague démocratique avec la tenue d'élections législatives, d'aucuns seraient bien inspirés de rétablir la légalité de toutes nos instances fédérales