Les provinces du sud du Royaume sont « le nouvel horizon des actions et stratégies » de la France    Le président de l'Assemblée nationale du Bénin réaffirme le soutien de son pays à l'intégrité territoriale du Maroc    Maroc : La CFCIM tient ses Journées économiques à Laâyoune et à Dakhla    CAN 2025 - Qualifications : Les Lions de l'Atlas se préparent pour le match contre le Gabon    Football : Zakaria Aboukhlal remplace Ilias Akhomach face au Gabon et au Lesotho    Vers la mise en oeuvre d'un projet de construction d'une usine de fabrication de rames de train au Maroc    Programme d'aide directe au logement: 29.000 bénéficiaires jusqu'au 11 novembre    La question palestinienne au cœur des préoccupations au sommet arabo-islamique    S.M. le Roi adresse un message de compassion à S.M. la Reine Camilla suite à son infection pulmonaire    Donald Trump nomme Elise Stefanik ambassadrice à l'ONU    Les avocats et le ministère de la Justice trouvent un modus vivendi    Maroc-Mauritanie : la cinquième commission militaire mixte se tient à Rabat    Equipe nationale: Réda Belhayane rappelé par Walid Regragui    LdC féminine CAF : L'AS FAR bat TP Mazembe (3-1)    Etudiants en médecine et pharmacie : le ministère planche sur l'opérationnalisation du règlement trouvé    Agadir, capitale du cinéma migratoire    Le Maroc désigné vice-président de l'AG annuelle d'ICOMOS au Brésil    Nabil Ayouch : Nous aspirons à intégrer l'art dans les programmes des écoles publiques    La FRMF et PUMA révèlent les nouveaux maillots des équipes nationales marocaines    Le tirage au sort de la Coupe du monde des Clubs 2025 le 5 décembre à Miami    L'ANRT simplifie la portabilité des numéros fixes et mobiles    Berkane/INDH: Signature de deux accords-cadres pour soutenir l'employabilité des jeunes    Grosse saisie de haschisch aux Canaries avec le concours de la DGST    Bakou : M. Akhannouch préside la délégation marocaine à la COP29    Compensation : les émissions de dépenses baissent de 52,4 % à fin octobre    Nadia Fettah persiste et signe sur le taux de croissance pour 2025    La Mode en Lumière : Première Fashion Week au Mall du Carrousel à Rabat du 15 au 23 novembre 2024    Le Festival DAK : Une Nouvelle Ère pour les Arts Numériques à Khouribga    Four Seasons Hotel Casablanca et Fever présentent les premiers concerts Candlelight du Maroc, élevant l'immersion culturelle et le patrimoine musical    Exposition : « Cobra », plus de têtes et plus d'idées !    Maroc : Le taux d'acceptation des demandes de bourses universitaires s'élève cette année à 86%    Diabète : Sun Pharma lance une caravane de dépistage à travers le Royaume    USA. Trump confie la Sécurité nationale à Mike Waltz    Pour le président du gouvernement canarien, le Maroc est "un acteur fondamental" pour la stabilité en Afrique de l'Ouest    CAN 2025. La liste de Regragui face au Gabon et au Lesotho    CAN 2025 : le stade de Meknès candidat pour accueillir des rencontres    Edito. Produits dérivés    Conjoncture : l'économie s'adapte toujours    Tourisme. Le président du Sénégal révèle ses ambitions    Lancement de la 9e « Semaine de la Cuisine Italienne dans le Monde » à Rabat    L'armée israélienne annonce la mort de quatre soldats dans le nord de la bande de Gaza    Qui est Marco Rubio, le probable prochain secrétaire d'Etat américain qui réclamait des sanctions contre l'Algérie ?    Marco Rubio, probable futur chef de la diplomatie américaine et grand détracteur des relations étroites entre Moscou et Alger    Transport : Kayouh défend les "Khettafa" et dévoilé un plan ferroviaire et aérien pour 2030    Eliminatoires CAN 2025 : Zakaria Aboukhlal remplace Ilias Akhomach    AKDITAL, Dassault Systèmes et Long Island University lancent un projet novateur en médecine 4.0 au Maroc    Commission provisoire de la presse : adoption de programmes de formation continue, de déontologie et d'éducation aux médias    Programme d'aide directe au logement : 29 000 bénéficiaires jusqu'au 11 novembre    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Abbas Lemsaâdi : Premier assassinat politique du Maroc indépendant
Publié dans La Gazette du Maroc le 31 - 07 - 2006

L'un des pionniers de la résistance et de l'Armée de Libération nationale dans le Rif, Abbas Lemsaâdi, originaire de Ouarzazate, résistant à Casablanca a installé son quartier général dans le Rif et se proposait de poursuivre la lutte dans le nord et l'oriental jusqu'à l'indépendance totale de l'ensemble des pays du Grand Maghreb.
Assassiné en juillet 1956, sa mort commanditée à partir de la direction de l'Istiqlal à Rabat coiffée par un certain Mehdi Benbarka, est le premier grand acte de règlement de compte et d'assassinat politique au Maroc. Portrait d'un révolutionnaire sacrifié.
De son vrai nom Mohamed Ben Abdallah Lemsaâdi, il était plutôt connu par son nom de guerre : Abbas Lemsaâdi, l'homme qui sera plus tard, le chef incontesté de la résistance et de l'Armée de Libération dans le nord du Maroc, en particulier dans la zone du Rif et l'oriental. Il était pourtant originaire de la région de Ouarzazate et faisait partie des quatre leaders de la direction de ce mouvement, dont le but était encore plus vaste puisqu'il s'agissait à l'époque de la libération de l'ensemble du Grand Maghreb arabe.
Compagnon de Boudiaf et Larbi Ben Mhidi
Un poste de commandement au sein duquel siégeaient deux marocains : Abdallah Senhadji et Abbas Lemsaâdi aux cotés de leurs compagnons algériens Mohamed Boudiaf et Larbi Ben M'hidi.
Mais, c'est à Casablanca, qu'Abbas Lemsaâdi fera ses toutes premières armes sous la direction des compagnons de feu Mohamed Zerktouni. Il était aussi parmi les militants les plus actifs du parti de l'Istiqlal au niveau de Casablanca.
Arrêté par les forces d'occupation française en 1952 dans la vague de répression et d'arrestations ayant suivi les manifestations ouvrières déclenchées à la suite de l'assassinat du leader syndicaliste tunisien Ferhat Hachad, il rejoindra le nord du Maroc, juste après l'annonce de la mort de Feu Mohamed Zerktouni. Dès son installation dans le Rif, il se consacra totalement à la lutte armée contre le double colonialisme, espagnol dans le nord et dans le Rif et français dans l'oriental, pour mieux appuyer la lutte pour l' indépendance, qu'engageait déjà le peuple algérien de l'autre coté de la frontière.
La sincérité qui coûte trop chère
Abbas Lemsaâdi était d'abord connu en tant que militant sincère et tout à fait désintéressé, un révolutionnaire exigeant avec lui même et intraitable avec les autres. Sérieux dans son action et dans ses relations humaines. Beaucoup de ceux qui l'ont connu de près, affirment encore aujourd'hui, que son caractère hyper sérieux et sa droiture à toute épreuve, étaient peut-être à l'origine de tous les malheurs et des épreuves qu'il a endurés, notamment avec certains de ses compagnons d'armes.
Tous ses proches précisent également que Abbas Lemsaâdi était un chef totalement autonome, indépendant dans sa façon d'agir, d'exprimer son point de vue et d'expliquer ses attitudes. Il avait à ce titre eu des contacts réguliers avec Mehdi Benbarka à Rabat, loirsque celui-ci, assumait la responsabilité au plus haut niveau, au sein de la direction du parti de l'Istiqlal. Il avait surtout sollicité le soutien de la direction du parti, pour lui apporter les armes et la logistique nécessaire, susceptibles de lui permettre de poursuivre sa guerre sainte jusqu‘à la libération de tout le Maghreb Arabe .
La rupture avec Benbarka
Face aux hésitations et aux atermoiements d'un Mehdi Benbarka, beaucoup plus préoccupé par les retombées politiques de la poursuite de la résistance dans le nord, Abbas Lemsaâdi finira par se révolter, alors que Benbarka excédé par son refus de respecter la discipline du parti, finira lui aussi par lâcher : «Vous êtes des révolutionnaires, nous sommes des politiciens. Chacun a ses raisons que la raison n'a pas».
A partir de ce différend, le fossé ne cessera de se creuser entre les deux hommes. Abbas Lemsaâdi choisira alors de faire cavalier seul, de s'éloigner définitivement de tout ce qui est action partisane et des hommes politiques dans leur ensemble. Il se définissait dès lors, comme un authentique guérillero au service de la libération de l'ensemble des pays du Maghreb. Il continuait alors à recruter des volontaires au service de sa cause, à travers les montagnes du Rif et de tout l'Atlas marocain.
C'est principalement pour cette raison, que de nombreux résistants et militants marocains de l'époques, n'étaient pas surpris d'apprendre, au soir du 8 Juillet 1956, quelques mois à peine après la proclamation de l'indépendance marocaine, que Abbas Lemsaâdi a été assassiné et que l'auteur s'appelait tout simplement feu Karim Hajjaj, qui fut entre autre un militant de l'UMT, président de la section Football du Raja et avant tout, un résistant notoire de Casablanca. Tout le monde savait qu'il agissait pour le compte de l'Istiqlal et de sa branche armée, dirigée par Fquih Mohamed Basri et Mohamed Bensaid Ait Idder, les deux principaux hommes de mains de Benbarka.
Le premier règlement de compte
Quelles que soient les raisons mystérieuses de cet assassinat, que son auteur Karim Hajjaj avouera devant feu le roi Hassan II, il n'en reste pas moins qu'il s'agissait ce jour-là, du tout premier grand assassinat politique dans l'histoire du Maroc indépendant. Karim Hajjaj ne sera pas pour autant poursuivi et jugé, au même titre que ses commanditaires. Tout le monde semblait considérer cette mort comme une résultante normale. Un simple règlement de compte entre compagnons de lutte.
Juste après l'assassinat de Abbas, l'Armée de libération sera tout simplement démantelée. Ses principaux chefs vont, pour la plupart, rejoindre les rangs des Forces Armées Royales, alors que les amis fidèles de Lemsaâdi n'avaient d'autres choix que d'observer le silence. Le silence que docteur Abdelkrim El Khatib, Mahjoubi Aherdane, Abdallah Senhdji, Houcine Berrada, El Ghali Laraki, Said Boinailat, Mehdi Benaboud et autre Hassan Laârej, ses co- légionnaires du mouvement de résistance n'ont pu briser, malgré toutes les actions entreprises pour transférer le corps de Abbas Lemsaâdi de la ville de Fès vers la région du Rif.
Abbas Lemsaâdi restera dans le cœur de ses compagnons et de ses disciples, comme un authentique leader, un chef guerrier et un militant convaincu en l'union inéluctable des peuples du grand Maghreb.
Prochain article :
Cheikh Abou Chouaib Doukkali
Combattre le charlatanisme par la religion


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.