En alignant les succès à chaque manifestation annuelle, le festival culturel d'Assilah s'est érigé en véritable plate-forme internationale de réflexion politique et géostratégique tout comme ce forum s'est enrichi d'apports scientifiques et culturels de premier plan. telle enseigne que la coquette ville du Nord atlantique est devenu le détour obligé des plus grandes figures politiques du monde, des stars de la chanson et des arts, des leaders de la société civile dans une dynamique propice au dialogue des cultures pulvérisant la fausse propagande sciemment tisée autour du «choc des civilisations». Cette année, un vériatble record avec plus d'une trentaine de ministres africains qui ont transformé le forum d'Assilah en un véritable « Sommet » continental. Un Centre à la mémoire du symbole-phare de l'Afrique Le ministre Benaïssa, entre deux conférences dans sa ville natale, a repris son bâton de chef de la diplomatie marocaine pour se rendre, en urgence, à la réunion extraordinaire des ministres arabes des Affaires étrangères de Beyrouth où le Royaume a appuyé sans réserve le plan du gouvernement libanais rejetant la première mouture du Conseil de sécurité et se solidarisant avec la résistance libanaise. Et c'est les larmes aux yeux que Benaïssa a écouté la pathétique intervention du Premier ministre libanais Siniora, éclatant en sanglots en dénonçant la sauvagerie de l'agression israélienne fauchant par centaines des civils innocents et mettant à feu et à sang son pays déchiré. Sitôt ses obligations de solidarité pan-arabe remplies, Benaïssa a récolté, dès son retour à la tribune d'animation du Forum culturel d'Assilah, un acquis de taille se traduisant par la demande des ministres africains présents en grand nombre exigeant le retour du Maroc dans les rangs de l'Union Africaine (ex-OUA). L'autre fait marquant de la 28ème session du Festival d'Assilah est l'accent mis sur la célébration du centenaire du Président Leopold Sedar Senghor dont la stature de militant pour l'indépendance de son pays, la dimension exceptionnelle de chef d'Etat démocrate et l'envergure d'homme de lettres et poète de la négritude ont définitivement hébergé le personnage au « Panthéon » africain des légendes contemporaines. C'est ce qui a motivé le président du Festival, Mohamed Benaïssa de préconiser fortement la création de centre d'études et de recherches sur la littérature africaine dans la ville d'Assilah. Elisant domicile dans le magnifique cadre du palais de la culture, cette institution culturelle est dédiée à tous les chercheurs et auteurs désireux de perpétuer l'œuvre impérissable du poète-président Senghor et des autres grandes figures politiques et littéraires du continent. Foi de Benaïssa, il est des hommes comme Senghor dont le souvenir demeure vivace dans les esprits de nos générations et de celles à venir : « Senghor était le seul chef d'Etat capable de se promener le soir dans la place de Jamaâ El Fna ou dans une autre ville, dans un autre continent sans gardes du corps ». C'est qu'aux yeux du ministre des Affaires étrangères et de la coopération du Royaume, Senghor représente toujours « un symbole-phare de l'Afrique et le gardien d'une pensée dont l'écho a dépassé les frontières géographiques. Senghor demeure l'un des pionniers de théories comme le dialogue des civilisations, la diversité culturelle ou le métissage ».