Toutes les sections de la police casablancaise sont débordées par les plaintes déposées par seulement une partie du nombre considérable des victimes de vols à l'arrachée. Beaucoup ne veulent plus se donner la peine d'aller à l'arrondissement le plus proche pour porter plainte suite au vol d'un portable. Si le vol des téléphones portables dans les rues et sur les grandes artères de Casablanca est devenu chose courante, les sacs à main des femmes et des jeunes filles constituent une passion pour une masse de jeunes voleurs, des deux sexes. Certaines victimes sont stupéfaites, après coup, de réaliser qu'elles ont été volées par une jeune fille ne dépassant pas la vingtaine, cheveux lâchées, bien habillée et enfourchant un scooter. Zakia Senhaji, la quarantaine, marchait dans la rue d'Athènes en direction du super-marché Acima. Il devait être 16 heures. Le plein jour. Deux jeunes garçons la suivaient sur une Peugeot 103 et, avec une rapidité incontrôlable, ils lui arrachèrent son sac à main. Selon la déclaration qu'elle a faite devant la police judiciaire de Mers Sultan-El Fida, le sac volé contenait trois bagues en métal jaune, un portable Nokia, deux paires de lunettes et une somme d'argent indéterminée. La victime a pu aussi fournir à la police des signalements sur ses agresseurs. Ce sont ces signalements qui permettront aux enquêteurs, un soir de cet été chaud, vers 21 H 30, dans la rue de Rome donnant sur le boulevard du 2 mars, d'arrêter en flagrant délit de vol, un certain Issam Benammar. Un jeune de 18 ans, né à Casablanca, élève de son état. Issam s'apprêtait à arracher violemment un cellulaire à une dame, Khadija Tessta. Issam a été appréhendé, mais son acolyte a réussi à prendre la fuite à bord de la fameuse Peugeot 103. Passant à table, Issam a avoué à la police que lui et ses acolytes constituent une véritable association de malfaiteurs spécialisée dans le vol à l'arrachée. Leur spécialisation consiste en la perfection des uns à piloter l'engin et des autres à arracher en un clin d'œil sacs à main ou portables. Issam a livré les noms de ses amis : Mouaad Karmoudi et Soufiane Errafii. Issam a livré aussi des détails sur leurs forfaits précédents. Questionné sur le cas Zakia Senhaji qui a vu son sac à main s'envoler, Issam a déclaré que cette opération était l'œuvre de son acolyte Mouaad Soufiane. Sur indications de Issam, les enquêteurs se sont rendus à Hay Rmila où ils ont pu coincer Mouaad Karmoudi, un jeune garçon de 20 ans. Conduit au commissariat de police, Mouaad a confirmé les dires de Issam et reconnu les faits qui lui sont reprochés. Quant au vol du sac à main, Mouaad a maintenu, lui aussi, que son auteur était Soufiane qui reste toujours en état de fuite. Concernant le butin, Mouaad a avoué que les portables étaient écoulés à des sommes dérisoires. Mais il a livré, par ailleurs à la police, le nom du bijoutier receleur. Un certain Mohamed Naciri. L'arrestation de ces deux présumés voleurs à l'arrachée a dévoilé à la police que 15 plaintes ont été déposées à leur encontre. Les deux jeunes garçons ont été déférés devant la Cour d'appel de Casablanca pour constitution d'association de malfaiteurs, vol à l'arrachée et vol avec violence. Quatre avis de recherche ont été lancés, après identification, contre leurs acolytes qui sont toujours en état de fuite.