L'instruction de l'affaire de la notaire casablancaise, Me. A.D., accusée d'avoir détourné pas moins de 20 millions de DH, est close. Le juge chargé de l'affaire, Hassan Jaber, a rendu finalement son rapport aux juges du TPI après avoir entendu tous les protagonistes dans cette affaire. Après un mois d'instruction et d'enquête, le dossier de la notaire casablancaise A.D., impliquée dans une grosse affaire de détournement des deniers de ses clients passe à l'étape de jugement. Le juge d'instruction du tribunal de première instance de Casablanca, Hassan Jaber, vient en effet de rendre un rapport accablant aux magistrats chargés de l'affaire. À en croire une source judiciaire, les conclusions du juge Jaber, compromettantes et accablantes, épinglent l'accusée et mettent le doigt sur les malversations opérées volontairement par la notaire dans l'exercice de ses fonctions. Après avoir entendu plusieurs fois l'accusée ainsi que ses clients victimes (une cinquantaine environ), révèle la même source judiciaire, le juge a donc conclu à la culpabilité avérée de la notaire qui détournait de manière frauduleuse et indue l'argent de ses clients. Les dossiers litigieux porteraient aujourd'hui sur des sommes assez importantes ( environ 20 millions de Dh) que Me A.D. a empoché et dilapidé comme bon lui semble. Devant le juge d'instruction, l'accusée a non seulement avoué les faits qui lui sont reprochés, mais elle s'est engagée à restituer l'argent détourné si elle bénéficiait d'une liberté provisoire. Une sorte d'arrangement à l'amiable qui lui a été catégoriquement refusé par le juge Jaber. Car au-delà des péripéties de ce dossier aussi scandaleux qu'ambigu, il y a bien évidemment le sort des clients qui ont trimé toute leur vie pour s'offrir un toit ou un lopin de terre. Scandale ambigu Ne pouvant pas crier au scandale, les clients ont dû prendre leur mal en patience, pendant longtemps, dans l'espoir de se faire rembourser, avant de porter l'affaire en justice. Tout a commencé en effet avec la plainte d'un MRE qui a été roulé dans une transaction de vente d'un bien immobilier à Casablanca. Montant de l'opération: la bagatelle de 1,6 millions de Dh que Me A.D. aurait encaissé chez l'acquéreur. Formalités accomplies, le client se retrouve avec un chèque en bois. L'affaire est portée devant la justice qui ordonne l'arrestation de la notaire, la mise sous scellés du cabinet pour les besoins de l'enquête, et la détention de l'accusée à la prison d'Oukacha, en attendant les résultats de l'enquête. Devant le juge d'instruction, celle-ci déclare, entre autres, qu'elle a rencontré des difficultés financières avec sa banque qui lui refusait des rallonges de crédit, d'où l'idée de puiser dans les dépôts de ses clients qu'elle comptait restituer ultérieurement. Sauf qu'en multipliant les détournements, A.D. s'est retrouvée, du jour au lendemain, dans l'incapacité d'honorer ses engagements vis-à-vis de ses clients. Ceux-ci ont finalement déposé séparément des plaintes pour notamment abus de confiance et émission de chèques sans provision. Affaire à suivre