Les sorties médiatiques du ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, notamment après la nomination d'Abdelaziz Belkhadem au poste de Premier ministre, montre, selon les analystes politiques algériens, que le président Bouteflika ne veut pas laisser tout à fait les mains libres à ce dernier. Ces mêmes analystes rappellent, dans ce sens, que le chef de l'Etat algérien n'a pas encore oublié la «mauvaise» expérience vécue avec Ali Benflis. Ce dernier avait cumulé deux postes, le secrétariat général du FLN et la direction de l'exécutif. Et par la suite, il a lorgné sur la présidence de la République. De ce fait, Bouteflika anticipe d'ores et déjà en plaçant en face son homme de confiance et ami de longue date, Mohamed Bedjaoui. Certaines sources à Alger laissent entendre que ce dernier pourrait être l'homme qu'a choisi Bouteflika pour lui succéder et que Belkhadem n'était qu'une carte jouée pour sonder les intentions de l'armée. Ces mêmes sources affirment que Bedjaoui ne dérange pas l'institution militaire du fait qu'il n'a jamais «pesé» au niveau des rapports de force. De plus, il pourrait constituer une bonne image vis-à-vis de l'extérieur.