A l'heure même où se tiennent les discussions pour le rétablissement des droits des ex-détenus marocains et où les encouragements des associations des droits de l'homme s'élèvent des pays occidentaux pour que le Maroc serve d'exemple en la matière pour d'autres pays arabes, quelle a été ma déception de voir des chômeurs marocains privés de leur droit d'expression par la plus terrible des manières. Une force démesurée de troupes spéciales et de SIMI contre une poignée de chômeurs qui comptaient dans leur rang des femmes et des aveugles doctorants et hauts diplômés. Le constat est simple : plus de 12 blessés parmi le rang des aveugles, 40 blessés multiples aux urgences et une femme enceinte dans un état critique. A l'heure même où ces chômeurs sont privés de leur droit au travail, on leur ôte leur droit le plus simple à l'expression et de plus, on les matraque et on interdit aux journalistes de couvrir l'événement en les insultant et en les forçant à ne pas prendre de photos. Nul ne peut se douter de la frustration que l'on ressent lorsque l'on a 40 ans, que l'on est sans travail et qu'en plus on soit un fardeau pour ses parents. Alors quand on est en plus privé de son droit de manifester, je crois qu'il n'y a plus rien à redire à ce sujet, à part que l'on nourrit une haine interminable. Les résultats des dernières élections qui ont montré que les partis islamistes, profitant de la misère de certaines régions gagnent du terrain, montrent à quel point le désespoir de certains peut en réjouir d'autres, et que l'absence de toute perspective d'avenir de nos jeunes diplômés peut freiner l'évolution à laquelle le Maroc aspire. Si nous ne sommes pas en mesure de donner du travail à tout le monde, alors ne leur ôtons pas leur liberté d'expression que la constitution garantit à tout le monde. Merci