Cinquante tonnes de DDT et de déchets associés devront quitter, mardi le port de Casablanca, pour être incinérés et éliminés en France par une entreprise spécialisée dans le traitement de déchets polluants, selon l'Organisation des Nations-Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) au Maroc. Le DDT, ou dichlorodiphényltrichloroéthane, est un pesticide faisant partie de la catégorie des Polluants Organiques Persistants (POP) et communément présent dans de nombreux stocks de pesticides périmés, explique un communiqué de la FAO-Maroc, précisant que l'incinération à haute température est le seul moyen aujourd'hui d'éliminer ces produits chimiques toxiques. Acquis au Maroc dans les années 80 pour lutter contre le paludisme, ces produits chimiques toxiques et leurs emballages étaient désormais devenus obsolètes et dangereux pour l'environnement et la santé publique, ajoute la FAO-Maroc qui se félicite des préparatifs, menés en étroite collaboration avec le ministère de la santé, pour la sécurisation et le transport pour l'incinération de ces produits. Cette opération a également été menée en partenariat avec l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et le FEM (Fonds pour l'Environnement Mondial). La FAO tenait à encourager financièrement et techniquement le ministère pour éliminer le DDT au Maroc en s'appuyant sur son système de gestion de stocks de pesticides et en conformité avec les exigences des conventions internationales de Stockholm et de Bâle, deux accords relatifs à la gestion écologiquement rationnelle des produits chimiques, déchets dangereux et autres déchets. Le Maroc, en tant que Partie à la Convention de Stockholm, reconnaît la lutte contre les maladies à transmission vectorielle comme seule possibilité d'utilisation du DDT et s'est engagé à développer un plan d'action pour l'élimination du DDT dans le cadre de la stratégie de la Gestion Intégrée de la Lutte Antivectorielle. Le Royaume a également ratifié la Convention de Bâle concernant le transport international des déchets toxiques et dangereux. Dans un premier temps, la FAO a contribué à l'organisation des formations auprès du ministère autour du reconditionnement des fûts, de leurs stockage, centralisation et sécurisation. Puis le ministère a procédé à la décontamination de sept dépôts à Kenitra (2), Fès, Moulay Yacoub, Settat (2) et Khenifra avant de centraliser et de sécuriser l'ensemble des stocks dans un dépôt à Oued Zem. Enfin, du 14 juin au 4 juillet 2013, sous la supervision de la FAO et du Ministère de la Sante, l'entreprise spécialisée a pu procéder à la sécurisation et au chargement des stocks dans des conteneurs. Selon la FAO, Il y aurait plusieurs centaines de milliers de tonnes de pesticides périmés (interdits, décomposés ou abandonnés) dans le monde dont plus de 100.000 tonnes dans les pays en développement et quelque 20.000 tonnes en Afrique. www.lnt.ma