Un Boeing 787 Dreamliner de la compagnie japonaise All Nippon Airways (ANA) a effectué un atterrissage d'urgence, mercredi 16 janvier, au Japon, après la détection de fumée à bord, un nouveau coup dur pour l'avionneur Boeing, dont l'appareil vedette connaît une exceptionnelle série d'avaries. "Un message dans la cabine de pilotage indiquait que les instruments de mesure avaient détecté de la fumée dans le compartiment avant", a expliqué un responsable de la maintenance d'ANA, Hiroyuki Ito, lors d'une conférence de presse. La fumée n'a en revanche pas été "vue" par l'équipage, ce qui laisse supposer que "les capteurs ont réagi à une forte odeur", laquelle s'est aussi répandue dans le cockpit et dans la cabine de l'avion, qui transportait cent vingt-neuf passagers et huit membres d'équipage. Ce Boeing 787 assurait un vol intérieur entre Ube (Ouest) et Tokyo. Plusieurs personnes ont été légèrement blessées lors de l'évacuation par les toboggans à l'aéroport de Takamatsu, sur la quatrième plus grande île du Japon, Shikoku. LES AVIONS ANA ET JAL CLOUES AU SOL Il s'agit du septième incident rencontré par les compagnies japonaises ANA et Japan Airlines (JAL) en moins de deux semaines, un nombre anormalement élevé. Parmi les problèmes survenus ces derniers jours, figurent un souci de frein, un pare-brise fêlé en vol et une fuite d'huile sur des appareils d'ANA, en plus des deux fuites constatées sur un modèle de JAL et un départ de feu dû à une batterie sur un Dreamliner de la même compagnie après son atterrissage la semaine dernière à Boston. Cette série noire a conduit mercredi ANA à clouer au sol ses 17 Dreamliner, suivie peu après par JAL, qui en exploite sept. Le ministre des transports japonais s'est montré très préoccupé, exprimant sa crainte que ce "sérieux incident" ne débouche à un moment sur un "grave accident". Il a dépêché ses spécialistes auprès de l'appareil, qui a atterri en urgence dans le sud du Japon. 45 BOEING COMMANDES PAR JAL, 66 PAR ANA "Nous allons travailler avec nos clients et les autorités compétentes" pour élucider ce cas, a rapidement réagi le groupe Boeing. Ce nouvel incident est un coup dur pour la réputation du Dreamliner, un avion qui avait déjà souffert maintes fois d'ennuis techniques lors de ses premiers mois d'exploitation. Les deux principales compagnies nippones sont d'importantes clientes du Boeing 787 et les premières à en avoir pris possession. Elles disaient miser sur ses performances écologiques, son rendement et son confort pour attirer des clients et améliorer leur rentabilité. Les deux ont même bâti toute leur stratégie pour les années à venir sur le déploiement extensif de cet avion. JAL en a commandé quarante-cinq (assortis de vingt en option) et ANA, qui fut la compagnie de lancement, soixante-six. La première livraison à ANA était intervenue fin 2011, avec trois ans et demi de retard sur le calendrier initial. La production de plus d'un tiers de cet avion a été confiée à des entreprises japonaises, dont les batteries fournies par la société GS Yuasa. Mercredi matin, les premières réactions semblaient rassurantes pour Boeing. Le ministre japonais des transports a indiqué que les derniers événements n'étaient cependant pas à même de "changer la stratégie mise en œuvre". Et Singapore Airlines a confirmé une commande de Dreamliner. Source : www.lemonde.fr