Le dimanche 14 mars , la section locale de l'Usfp organise une journée de communication, sous forme d'ateliers . Cette manifestation, qui aura lieu à partir de 9 heures à la chambre d'agriculture à Beni Mellal ,vise à rassembler toutes les militantes et militants de la ville de Ain asserdoune ; pour dégager un diagnostic de la situation du parti au niveau du travail et du rendement de la section ainsi que de la délimitation exacte de l'organe délibératoire qu'est le conseil de la section . Crise de l'Usfp, crise de la gauche ou crise du politique ? L'organisation de cette journée vient au moment où l'Usfp connaît une mutation .les raisons de celle-ci peuvent essentiellement se résumer en 2 types : Le premier est d'ordre général est a trait aux changements politiques et idéologiques que connaît le monde dès la fin des années 80 et le début des années 90 . Le champ politique marocain est chamboulé avec une perte de repères et de lignes de démarquages entre partis et entre ceux-ci et l'Etat. Les partis politiques ont perdu de leur crédibilité. Quelle qu´ait pu être leur expérience avec le pouvoir Makhzen et indépendamment des résultats concrets de leur action, ils sont souvent ressentis comme des instances peu transparentes de promotion d'élites oublieuses face à un Etat/Makhzen « élitivore ». L´engagement politique à titre individuel est vécu comme un embrigadement ou la soumission à une doctrine .Il en résulte un changement du comportement de l'électorat en général et celui du parti en particulier lors des dernières échéances électorales. L'USFP a réagi en s'ouvrant sur l'ensemble de la société mais le ver était déjà dans le fruit. En outre ,la crise de l'idéologie socialiste a entrainé le recul ,voire le déclin d'un bon nombre de mouvements et partis de gauche notamment dans les pays dits du tiers monde, après la chute du mur de Berlin et du bloc socialiste entre 1989 et 1991 . Cette nouvelle donne s'est répercutée négativement sur la crédibilité et l'audience de la gauche en général. Renforcée par la mondialisation et son corollaire, « la fin de l'histoire », cette situation a permis la montée en puissance d'une l'idéologie refuge de plus en plus attirante : l'islamisme. Le deuxième type de raisons est propre au parti .Il est lié à son évolution politique et organisationnelle .Les scissions successives et surtout celles qui ont touché son aile syndicale et la Chabiba en disent long sur la crise que traverse le parti depuis les années 90 et surtout après 2002. Le déficit communicationnel horizontal et vertical, le maintien d'un certain « centralisme démocratique » désuet ,le fossé entre le discours et la pratique en sont les manifestations majeures . Le rapport synthétique d'évaluation des élections du 7 septembre 2007 de la commission USFP ,est éloquent dans ce sens, en essayant de répondre à ces questions : Quelle forme l'USFP peut-il prendre dans un contexte mondialisé alors que sa légitimité et son champ d´action sont aujourd'hui très largement confinés à l´Etat /makhzen ? Doit-on ouvrir la perspective d´un pôle de gauche pour retrouver une capacité de transformer la société ? Comment dédramatiser le rapport individuel au politique et réhabiliter le long terme ? Comment faire en sorte que le poids de la décision collective ou de l'idéologie laisse des espaces de liberté aux individus dans le cadre du parti ? Comment la spontanéité et la radicalité politique peuvent-elle coexister avec l´extraordinaire capacité de normalisation et d´inertie des institutions ? Comment gérer sans se renier et sans perdre sa capacité d´invention et d´anticipation ? Comment le parti peut-il affronter la contradiction apparente qui le place aux côtés des forces revendicatives et au sein de l'Etat/ Makhzen ? Quelles nouvelles formes de contractualisation entre les mouvements sociaux et le parti faut-il inventer ? Ce sont là les causes sous-jacentes de la crise du parti. Elles se trouvent liées sur le terrain aux causes directes relatives à la situation de chaque section qui arrive plus ou moins à les surmonter selon ses capacités propres. L'arme de la critique et la critique des armes Comme disait Marx « l'arme de la critique ne remplace pas la critique des armes ». Il faut donc que la théorie et la bonne organisation saisissent les militants et les militantes afin que ceux ci soient poussés à la radicalité, c'est-à-dire de saisir les problèmes à la racine et se méfier d'une certaine presse qui « suit le mensonge triomphant qui passe » en faisant de l'USFP et de ses problèmes son fond de commerce . Dans cet esprit, le bureau de la section à présenté son mea culpa lors la réunion du Conseil du 28/12 / 2009, en insistant sur la culture d'autocritique, qui caractérise notre organisation comme parti de gauche, tout en regrettant l'absence du débat démocratique qui encourage et protège la libre expression et la liberté de créativité. Lors de cette même réunion ,le bureau a souligné que la situation actuelle est le résultat d'un long processus cumulatif d'erreurs ,d'appréciations et de méthodologies dans la gestion du parti à l'échelle locale depuis 1976 .Comme il ressort des discussions de cette réunion du conseil de la section , un désir partagé et urgent chez les militantes et militants de renforcer la performance de la section , par le recours à une nouvelle approche méthodologique, basée sur les techniques modernes de communication et sur une démarche participative . Cette nouvelle conception liera le passé du parti à ses symboles historiques d'une part, et la volonté de bâtir un parti répondant aux attentes des forces vives de la ville, pour une meilleure gouvernance de la chose publique locale d'autre part. Les jeunes et les femmes apparaissent aujourd'hui comme la véritable locomotive de cette co -construction du futur ,et comme le levier indispensable pour la mobilisation des autres forces vives des différents secteurs productifs ,qui ont toujours constitué le fer de lance des batailles du Parti. Les batailles politiques locales à venir ont désormais des adresses précises : démocratie locale, droits de l'homme, bonne gouvernance, agenda local 21, aménagement du territoire, régionalisation, développement durable … Faire face à ses défis, nécessite de la part de tous ceux et celles qui ont une fibre USFPéiste ,de participer à cette journée pour répondre ensemble et de façon participative , à certaines questions qui nous hantent : Comment faire retrouver à notre parti sa force et sa vitalité ? Comment doit –on s'organiser ? Quelles sont les ressources nécessaires pour atteindre notre objectif ? Comment renforcer ses ressources ? En participant et en répondant à ces questions, les USFPéistes Mellalis renoueront avec les vraies valeurs de transparence et de solidarité du parti et ouvriront le parti à toutes les potentialités militantes que recèle la capitale du Tadla Azilal, pour affronter ensemble les challenges présents et futurs tout en construisant une nouvelle culture politique basée sur la confiance et la richesse dans la diversité. Bachir Maaouni Membre du Bureau de la section locale Beni Mellal