La raison, celle que nous a enseignée Descartes « est la seule chose qui nous rend hommes, et nous distingue des bêtes ». Elle est bafouée chaque jour davantage dans un Maroc tourné « résolument » vers l'avenir. Mais quelle mouche aurait piqué ce jeune homme de 18 ans, un bachelier de son état, Yassine de son prénom, pour transcrire sur un tableau, ou un mur, ce qu'on a qualifié au blasphème à la sainteté du triptyque national ? On me dira sûrement qu'il n'a pas raison, soit ! Qui détient la raison ? Le proviseur, l'enseignant, le parent … qui ont failli à leur devoir d'éduquer au jeune homme le bon sens et la raison ? Le gendarme qui pêché le « grand révolutionnaire » envoyé par le barça ? Ou sûrement le procureur qui a « monté » le dossier du nouveau Che endoctriné à Camp new ? Non, on l'aura compris, c'est l'honorable juge qui, après 48h des faits, a bien pris la revanche de ces « ignobles comploteurs », Yassine et ses copains de classe ? Qui détient la raison ? Qui a raison ? De grâce, ni Mourtada, ni Erraji, ni Belassal, ne sont révolutionnaires. Ils sont jeunes, pleins de vie. Beaucoup de jeunes de cette génération, votre progéniture peut être aussi, s'identifient en eux. Ils n'ont pas raison dans ce qu'ils ont fait ? On pourra en parler. Briser leur vie, avec des procès inéquitables, expéditifs, arbitraires, est le plus grand irrespect au Roi. Les jugements ne sont-ils pas rendus en son nom ? Le Roi a gracié Fouad Mourtada pour corriger une injustice. Mohamed Erraji est acquitté pour vice de forme. Encore une récidive ? Sans raison ! Au nom de quelle raison nous sommes obligés de supporter cet « éternel retour » de la non raison ? Nietzsche est innocent de cette humiliation que vous êtes en train de faire subir à une autre génération. Un ingénieur de Goulmima, un blogueur de Chtouka, et maintenant un jeune taggeur d'Ait Ourir. Est-ce bien la raison ? Au nom de la raison, vous avez mille raisons de laisser à Yassine une raison de vivre libre.