Je me suis toujours plu à penser Que si l'amour avait une conscience Il serait censé Pour se racheter De toutes ses atrocités Semer de nouvelles graines Saines Dans mon cœur aride Au bout du suicide Qui respire sans attente Le doigt sur la détente Qui rêve d'amour entre deux battements Qui croit aux présage et surtout les bons Je lui en voulais D'encore croire en l'avenir Et je m'en voulais De ne pouvoir le punir J'étais une fleur qui vieillit Au creux d'un rocher endurci Et le rocher, soudain, s'effrite Depuis le moment où il est entré Attiré dans ton orbite Tu as traversé sans obstacles L'objectif de mon appareil photo Et fut le miracle Mon cœur devint un piano Ton piano Tu as dressé un pont Que j'ai traversé en courant Et qui m'a conduit Vers mon ultime vie Et après mon passage, tu l'as détruit Et je me suis découvert un abri Loin de mes inoubliables anciens écrits Enfonces ma porte et traînes moi par la force Et n'attends pas que je vienne C'est à coups de hache qu'on enlève l'écorce D'un vieux et endurci chêne Qui a laissé tomber ses feuilles mortes Sans pour autant s'en débarrasser Restées à son pied Il prie le vent pour qu'il les emporte Le vent souffle et n'arrive pas à les chasser Plus que le vent et le temps, elles sont fortes Toi ma douce brise tu as tout effacé Et de nouvelles feuilles ont germé Et mon cœur a de nouveau aimé