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Le livre noir et blanc du patronat
Publié dans Jeunes du Maroc le 30 - 01 - 2008

J'aurais aimé ne pas rentrer dans une posture d'opposition à l'encontre des entreprises au Maroc. J'avoue que j'ai beaucoup d'estime pour certains patrons qui oeuvrent pour l'amélioration du rendement de leurs unités, à leur perfectionnement, à leur rentabilité (une des premières missions d'un patron), mais conjuguent également la dimension sociale de leur entreprise dans le processus de croissance.
Les Petites et Moyennes Entreprises PME se battent aujourd'hui pour se faire une place au soleil, devant une prédominance et une omnipotence desdits champions nationaux. J'aurais aimé certes, tant dire de ces patrons qui croient à l'élément humain et à son épanouissement, qui crée inéluctablement les conditions propices d'un développement positif du business. Mais l'actualité aujourd'hui me pousse à parler de certains patrons, qui n'ont rien compris, qui ne comprennent pas ou qui ne veulent pas comprendre. Les patrons en question, sont ceux qui se croit encore dans l'ère où les lois de finances se faisaient au bon gré de certaines entreprises choyées. Les patrons en questions sont ceux qui ont profité de l'ère de la « marocanisation », ces patrons qui ont hérité d'entreprises gagnant beaucoup d'argent, favorable à éterniser le protectionnisme rentier, et qui ne veulent en aucun cas, partager une quelconque production de valeur avec le salariat.
Le Maroc a noué depuis une décennie avec un cercle vertueux de croissance qui a résisté à toutes les mauvaises conjonctures (attentats du 11 Septembre, Sécheresses, …) en maintenant un taux de croissance, certes pas tout à fait suffisant, mais au delà de 4% sur la dernière décennie. Nous jouissons également d'un spectaculaire développement de projets structurants mobilisant des fonds jamais atteint dans le pays et à une vitesse de réalisation jamais atteinte même dans des pays bien plus avancés. Personne ne peut nier que cette dynamique a été très favorable aux entreprises marocaines, en témoignent les massifs flux d'investissements étrangers. Une autre façon de constater, et non des moindres, de cette embellie dans le ciel des entreprises marocaines est l'évolution retracé dans les chiffres du classement établit par l'édition « les 500 plus grandes entreprises marocaines » dont la notoriété n'est plus à contester.
Sur la fiscalité et le pouvoir d'achat.
Comme nous nous réjouissons de ce climat propice dans lequel évolue l'entreprise marocaine d'aujourd'hui, et comme nous souhaitons que le train des réformes aille plus loin dans la transparence de l'administration, dans l'amélioration des processus judiciaires et leur équité, nous nous attendions à ce que le fruit de cette croissance vertueuse et porteuse d'espoir dans l'avenir de notre pays soit partagée. Et bien non ! Malheureusement le constat est alors décevant. Encore faut-il constater qu'en compagnie de cette conjoncture favorable, nationale et internationale, il surgit un élément incontournable qui est l'inflation. Le pouvoir d'achat des Marocains ne cessent de reculer et la précarité reste de mise.
A cette problématique, on avait attendu que les pouvoirs publics se lancent dans la continuité de la mesure du réaménagement de l'IGR comme moyen de redistribuer équitablement les fruits de cette croissance, nous avons été déçus par le détournement de cette dépense fiscale vers un abattement de l'IS. Ce dernier point, qui est certes une mesure importante dans l'encouragement de l'acte d'entreprendre et l'alignement du pays sur ses concurrents, ne profite malheureusement qu'à une minorité d'entreprises. En effet, cette mesure à elle seule est loin de convaincre certains de sortir de l'informel, qui nécessite encore plus d'effort de tous les partenaires, mais aussi fait en sorte que les PME restent dans leur canevas basique car elle ne résout nullement leur éternelle problématique : le financement et l'accès équitable aux marchés.
Par contre un réaménagement de l'IGR aurait permis à nous citoyens lambda de voir la pression de la cherté de la vie diminuer et créer l'émulation de la consommation. Ce dernier point est un agent beaucoup plus important pour les entreprises qu'une simple réduction de taxe. En effet, c'est la consommation interne qui fait que l'entreprise, sous d'autres cieux, soit locomotive du développement.
Le patronat et leurs doléances vis-à-vis de l'Etat.
Le patronat ne cesse de répéter qu'il a besoin d'une plus grande action de l'Etat dans les réformes. Nous convenons que ces doléances sont tout à fait légitimes, à savoir :
• Les réformes du système judiciaires. • Les réformes de l'administration en vue de pallier aux lourdeurs administratives. • L'adéquation de l'enseignement formation avec les réalités du marché. • L'amélioration du cadre juridique des marchés publics en vue de plus de transparence.
Loin d'une posture d'éternels opposants au patronat, nous estimons que ces doléances sont aujourd'hui nécessaires pour améliorer le climat des affaires au Maroc. Tout comme bon cartésien, et dans un esprit de benchmarking, je me pose les questions suivantes :
• L'enseignement : quelle est aujourd'hui le degré d'implication des entreprises dans l'enseignement au Maroc ? A-t-on pu voir des partenariats mutuellement bénéfiques d'une RD au Maroc ? Tout comme partout ailleurs, l'évolution technologique dépasse de loin tout effort de veille, qu'a apporté l'entreprise comme transfert technologique à nos universités ? • Exportation : dans les exportations et le doing business où le Maroc est un piètre élève, que fait l'entreprise ? A-t-on aujourd'hui une vision de création de valeurs, locales ou à l'export ? • Evasion fiscale : quel rôle joue les fédération de patrons dans l'intégration de l'informel ? Comment explique les patrons que 50% des entreprises (à en croire Bensouda, patron des impôts) marocaines déclarent un bilan déficitaire ?
Bonne charité commence par soi-même. Il faut que certains patrons intègrent la responsabilité sociale, économique et politique dans leur raisonnement. Que chacun nettoie devant sa porte.
Les PME comme moteur de l'économie.
Nous sommes tous conscients de l'importance du rôle que joue la grande entreprise dans l'effet de taille et dans l'équilibrage de l'économie. Mais en parallèle, la PME qui représente 95% des entreprises et employant plus de 70% de salariés, doit devenir le cœur de toute stratégie de développement du business. Par sa taille, son dynamisme et sa relative liberté, la PME est appelée à produire plus de richesse et à être le maillon fort de la création d'emploi. A cet égard, nous saluons les efforts colossaux qu'a employé l'Etat pour garantir l'accès de cette tranche d'entreprises aux marché des grands projets structurant. A titre d'exemple, nous citons la réussite dans le domaine des autoroutes et du ferroviaires qui a favorisé la constitution d'un savoir faire local dans ces domaines. L'Etat donne ainsi le modèle aux grandes entreprises pour s'appuyer sur la PME dans le processus de création de valeurs. A ce titre, pourquoi toujours chercher des cabinets de conseil à l'international du moment que nous disposons d'entreprises locales qui ont constitué un grand savoir-faire reconnu même ailleurs ?
…Et les salariés ?
Comment expliquer ce paradoxe ? Durant la dernière décennie, le PIB a évolué positivement de plus d'environ 4% par an. Dans la même période, une simple lecture des Chiffres d'affaires des entreprises classées au « 500 » démontrent, qu'en moyenne, le CA des 100 premières entreprises a évolué de plus de 10% ( nous convenons que la rentabilité a évolué au moins de la même manière ). Par contre, les salaires n'ont bougé que de 3% à en croire les enquêtes de la presse spécialisée !
Dans la foulée, et constatant que dans certains secteurs, comme la promotion immobilière, le Télécom, le ciment, … réalisent des marges dépassant les 35% ( merci à la transparence, merci à la bourse ), il est tout à fait légitime de demander des efforts à ces agents économiques. S'ils ne souhaitent pas baisser leur prix de vente au grand bonheur des marocains, qu'ils partagent au moins ces résultats avec leurs salariés ! Au moins, qu'ils ne viennent pas après demander des abattements fiscaux, ou réclamer la baisse du coût de l'énergie !
A ceci, nous appelons vivement les entreprises à respecter au moins leur réglementation. Que 35% des entreprises marocaines appliquent les dispositions du code du travail est à mon sens une aberration à laquelle il faut faire face avec intransigeance.
Vers une croissance équitable.
Il est certes de la responsabilité de l'Etat d'approfondir courageusement les réformes engagées. Mais il est de la responsabilité de tous de garantir la répartition de la croissance sur toute la population. Encore faut-il souligner la responsabilité des banques et autres institutions de financement dans le rôle de l'animation de l'économie. Le financement de l'économie ne s'arrête pas dans l'octroie de prêts immobiliers garantis par l'Etat, ou la création de fonds d'investissement destinés aux grands, il faut également soutenir la PME dans son processus de développement et aider les porteurs de projets pour la concrétisation de leurs entreprises.
L'Etat, en tant que régulateur du marché, doit à son tour favoriser la croissance équitable par la répartition juste des richesses.
Mounir BENSALAH.
http://moidanstousmesetats.blogspirit.com/


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