Ce soir, le vent qui frappe à ma porte, Me parle des amours mortes, Devant le feu qui s'éteint… Que reste t-il de nos amours… Que reste t-il de ces beaux jours… Lala la… On parle toujours des fabuleux moments de rencontre que sont nos amours. L'on sait précisément raconter le moment où il/elle a croisé votre route, ce qu'il/elle portait, le lieu, les bruits, les odeurs, les circonstances… Et dans ces soirées amicales où tout le monde est en couple et vous célibataire, il se trouve toujours quelqu'un pour relancer le débat : "Et vous ? Vous vous êtes rencontrés comment ?" "Nous c'était à la soirée machinshmilblick, je me suis prise les pieds dans le tapis, il a éclaté de rire et m'a aidé à me relever dans ma micro jupe à 1500 dhs… et alors… blablabla… patati et pattes en l'air… encore blabla etc…" Et tandis que savoureusement D*** raconte son histoire de rencontre avec son R****, son regard s'allume et l'on sent que si elle continue ainsi, le R**** qui lui a pris la main fiévreusement, pourrait bien la bousculer de suite sur le sofa entre les cacahuètes et le seau à glace ! Alors on toussote, ou l'on s'éclaircit la gorge d'un" hum ! hum !" Il devient soudain urgent de trouver l'idée de génie pour calmer la poussée hormonale de la D***** ! "Et toi R**** sinon ? Tu viens de quitter s**** ? Te rappelles-tu précisément quand tu as arrêté de l'aimer ?" Cela fait l'effet du jet d'eau sur un chien forniquant sur votre pelouse, Roger baisse la tête, D***** fronce les sourcils, les filles c'est bien connu tout en réclamant que leurs mecs leurs parlent de leur ex, détestent cordialement celles-ci d'avoir pu avoir de R**** ce qu'il leur donne aujourd'hui. R***** bredouille un : " De toute façon ça faisait longtemps que ça durait, cela n'aurait pas pu continuer comme ça… schreugneugneu… belebele…" R******* repasse le plateau de canapés au saumon, M****** propose à R***** d'aller blablablou blablabli et patatatrouf, l'incident diplomatique est évité, tout le monde est content ! Mais en fait la question posée reste en suspend… Si le cerveau à cette capacité de se rappeler le bonheur, il a une nette propension à oublier ce qui le dérange. Quand arrête t-on d'aimer ? Voilà une question intéressante qu'un être aimé ou aimant devrait poser à sa/son dulcinée. Sur le bonheur on apprend rien de l'autre, sinon qu'il était heureux… Sur la douleur de ne plus aimer, l'on apprend tellement… Prenons toujours l'exemple du "R*****" en fait s'il avait répondu nous aurions su que c'était son ex qui l'avait quitté et non l'inverse ! Nous aurions su qu'un jour à un moment "M" très précis quand R****, bien que râlant toujours après le prof d'électronigologie qui persécute son fils, s'est écrasé mollement devant lui le lundi 3 mars 2005 à 16h15 très précises au lieu de défendre t**** qui pourtant subissait une injustice. L'ex, que nous appelleront s**** pour l'occasion, a cessé de voir R**** comme un héros, puis tout est remonté d'un bloc ! S***** repense à tous ces matchs de foot qui lui on fait passer ses soirées seule devant "Sex and the city"… Tous les câlins crapuleux qui se sont endormis avec R***** sur le canapé… etc. Nous sommes toujours le 3 mars 2005, il est 16h19, le temps vient de basculer, s**** n'aime plus R****… Qu'apprenons-nous sur cette rupture ? Et bien si s**** m'intéresse, j'apprends une chose essentielle sur elle et sa capacité à être séduite ! J'apprends qu'elle aime les hommes décisionnaires et volontaires, j'apprends qu'elle cherche à être sécurisée et qu'elle est ordonnée. Je ferais donc attention à tous ces détails dans notre relation future… L'on devrait toujours demander à l'autre quand il a cessé de nous aimer, le moment ou il nous quitte, lui, n'est que secondaire, c'est la résultante, le quotidien n'en est que l'usure…