Jardin des rides, dernier court-métrage de Hicham LASRI, un film touffu, racontant une histoire mais aussi une multitude d'histoires. Un récit parcimonieux au caractère ladre, dont le héros est un certain Daoud, vieillard sénile, se cachant derrière les carapaces d'une maison de retraite, et endossant les erreurs du passé, les erreurs du temps, mais aussi ses propres erreurs... Daoud apprend qu'il a une fille dont il ignorait l'existence, et qu'il devrait rencontrer... Seul dans sa (pseudo) cellule, dans son asile qu'il ne l'a pas choisit, et dans son attente éternelle. Daoud décide finalement, avec le soutien de son infirmière, de rencontrer sa fille, d'affronter son destin, et de regarder le ciel. Une histoire d'attente et de détresse et un état de confusion, que Daoud doit affronter, mais surtout assumer, accompagné de son unique espoir : son journal intime, l'ultime preuve de la gloire d'une jeunesse reluisante. Effets de caméra, musiques de fond et nuances de couleurs, tant de techniques pour exprimer tant d'émotions. Hicham LASRI à su cerner son œuvre, anticiper sa propre biographie et se projeter dans un avenir contraste, qui est, en quelques sortes, aussi le notre. Le titre, en lui-même, est très original, avec deux termes, qui, à première vue, semblent contradictoires : d'un coté ‘Jardin', synonyme de printemps, de roses, et de vie, et de l'autre coté, ‘rides' symbole de tristesse, de déclin et de mort... Les deux mots se rapprochent finalement pour créer une véritable symbiose et relater les idées de l'auteur. Quant au choix des rôles, Mohammed KHALFI et Houda RIHANI interprètent successivement Daoud et l'Infirmière, des choix justifiés mais surtout réussis, pour donner à cette expérience une véritable valeur ajoutée, et un succès couronné.