Tout d'abord, nos JeunesduMaroc vous connaissent, je n'ai plus besoin de vous présenter. Alors je passe tout de suite aux questions : JDM : Aujourd'hui vous êtes un jeune scénariste et réalisateur de talent, comment avez-vous choisi cette carrière ? Hicham Lasri : Pour ma propre légende - devenir une icône de la pop culture est un des moteurs du cinéma comme moyens d'expression - j'ai eu une formation de juriste. A la fin de j'ai réalisé que la sémantique juridique n'est pas une langue pour moi. Je suis tombé dans les livres enfant, grâce à mes parents qui étaient de grands lecteurs de Comics et de Fumetti et autres bandes dessinés... J'ai développé la maladie de la graphomanie depuis cet âge là et puis un jour, j'ai fini par écrire ma première histoire quand j'ai passé un mois d'été dans ma chambre, après une bête blessure de foot à la célèbre plage Baladia de Ain Sebaâ... Après, il y a quelques rencontres déterminantes pour moi. L'apprentissage de l'écriture de scénario à travers le soutien de Vincent Mellili sous le regard de Hassan Leghzouli et de Emmanuel Sardou, puis la rencontre avec Omar Chraïbi, puis la rencontre la plus déterminante avec mon producteur en la personne de Nabil Ayouch. La première personne qui a cru en moi en tant que réalisateur. Il a produit tous mes courts-métrages, mes spots, mes films, mon clip, mes travaux de commande... Aussi, il y a le soutien de gens importants pour moi comme Mohammed Bakrim qui publiait mes articles sur le cinéma... La vie est remplie de ces peintres qui par petites touches brossent nos vies par des coups de pouce... Et puis, je suis quelqu'un de chanceux, « Merdi l'walidin » si on veut... JDM : Vous avez débuté avec le lancement de plusieurs courts-métrages qui ont eu de grands succès lors de compétitions nationales et arabes, bientôt nous aurons droit à l'avant première de « Jardin des rides », pouvez-vous nous en parler ? Hicham Lasri : Jardin des rides est le dernier court-métrage que j'ai écrit et réalisé. C'est la suite logique du reste de mon travail. Il correspond à des bouleversements de ma vie. Mon passage de l'état d'un adolescent attardé, un Geek qui se nourrit de pop-corn et de comics et sa ballade en caleçon dans l'appartement de sa mère, à celui « d'adolescent » qui endosse des responsabilités autre que tirer la châsse d'eau après le passage dans les toilettes. Mes films sont nourris de ma vie et de plus en plus. Et Jardin Des Rides est mon film le moins pudique. Celui où je ne cache rien. J'assume mes émotions, je brandis mon moi profond là où pour la plupart, la mise en scène peut n'être qu'une parade de virtuosité de texte ou de caméra. Pour Jardin Des Rides, je n'ai pas eu peur d'aller dans ce que j'appelle le Walt Disney en me reposant totalement sur l'émotion... JDM : L'os de fer, c'est le titre de votre prochain long-métrage, où en êtes-vous en ce moment ? Hicham Lasri : Le tournage de L'Os de Fer est pour début Août, cela fait quelques mois que je travaille sur le texte que j'ai écrit il y a trois ans, j'en suis à le version 7 ou 8, la dixième sera celle du tournage. Je planche sur l'adaptation des dialogues, les repérages, parmi les comédiens, on a Houda Rihani ma comédienne fétiche, Mohammed Aouragh un jeune comédien qui fera parler de lui, Motstapha Houari, Mohammed Badida, Sofia Chaoui, Najia Fettah et une partie de la scène musicale jeune marocaine. Je vais travailler avec mon directeur de la photo Joël David, ce sera notre 4e collaboration ainsi que Simo Meziane qui a exécuté la production de Jardin Des Rides. Pour L'OS DE FER, il y a un très bon Buzz lancé autour de ma volonté de travailler avec/sur la culture musicale underground à travers le rap et autre hip-hop. Nous avons le soutien de grands noms comme Bigg, H-kayne, Fnair, Nass Ghiwan, Hoba Hoba, Koman, DJ Abesses, hel mekan... puis la découverte d'autres talents... Ca m'a enchanté de lancer cette initiative afin de fédérer une grande partie de la scène musicale jeune marocaine autour de mon film. Et l'accueil a été un immense triomphe. Le film sera un MUSICAL, sur trois Ouled Derb qui galèrent pour trouver des sous pour payer le bus pour leur copain étudiant et finissent dans une prise d'otages encerclés de police... Un film à la fois très cru et onirique. Un acte politique pour moi l'apolitique... Un poème funèbre en guise de satire mordante sur ce Maroc actuel où les premières victimes des jeux de pouvoir sont les jeunes. Chair à canon face aux feux des médias... JDM : Ali N' Productions a lancé une campagne de sensibilisation contre le piratage dont vous avez été réalisateur (du spot). Que pensez-vous du phénomène de piratage au Maroc ? Quelles sont les pertes subies par nos artistes marocains en général ? Et comment peut-on y radier ? Hicham Lasri : Le spot anti-piratage « Une histoire vraie » que j'ai écrit et réalisé participe à la volonté de valoriser notre identité en valorisant nos artistes, nos créateurs en sensibilisant la population sur les dangers du piratage. Des gens travaillent sur des oeuvres dont la commercialisation assure des revenus aux créateurs qui leur permettent de récidiver en enrichissant notre vie d'oeuvres artistique. Dévier la plus grande partie de ces revenus en choisissant la facilité du piratage c'est tuer la poule. Personne n'aura d'omelette après... Notre devoir est de crier partout que le piratage est un crime... Je travaille sur un autre spot qui aura comme titre « God On Tv » avant le tournage de L'Os de Fer et cette fois ce sera plus une fable de Science-fiction... Merci à Madame Meriem Najeb et au staff de jeunes du Maroc pour leur soutien...