Comme tous les candidats officiels, j'ai passé les 12 et 13 Juin derniers le normalisé régional de la première année du baccalauréat. Un examen devant être pris sérieusement en considération par les candidats vu que sa moyenne contribue avec 25% dans la moyenne générale du baccalauréat. Dans la salle où j'ai passé les différentes épreuves (Instruction religieuse, arabe, Histoire/Géographie, traduction et français), je peux dire que les conditions de l'examen étaient plus ou moins bonnes. Pourquoi plus ou moins ? Tout simplement, parce que la triche était répandue de façon atroce : imaginez, alors, des feuilles de brouillon qui s'échangent, un élève qui appelle en cachette un autre à l'extrémité de la salle et bien d'autres méthodes. Imaginez encore un professeur-surveillant encourager les élèves à tricher !! Par exemple, je me rappelle que, lors de la matière de Traduction, la surveillante a dit à un certain moment : « N'exagérez rien, essayez de changer les expressions (que vous avez copié, bien sûr) de vos rédactions, afin que le correcteur ne sente pas que vous avez triché et, par conséquent, ne soit pas sévère vis-à-vis de vos copies ». Et parallèlement à cette situation, les élèves qui travaillent honnêtement ne sont pas laissés en paix, malheureusement. Je repose, donc, la question : « Le Maroc peut-il compter sur des élèves qui trichent ? » Moi, je crois que NON. Parce que l'élève qui triche aujourd'hui est certainement le citoyen qui acceptera la corruption, l'injustice et la délinquance en toutes ses formes, dans le futur. Bref, tout ce qui relève de l'anti-démocratie. Et admirez la contradiction : la jeunesse qui rêve d'un Maroc meilleur, le Maroc de la démocratie, des droits de l'Homme et de l'économie prospère ne fait que le détruire elle-même. En effet, c'est hors de nous ou d'elle partiellement, car ces comportements juvéniles malhonnêtes sont le fruit amer d'une éducation qui ne valorise plus le travail honnête au point que certains élèves de ma génération ne sont devenus solidaires que dans les choses négatives. Sûrement, 99,99% des informations apprises, pour la plupart du temps bêtement, se sont évaporées chez bon nombre de candidats. Et quel est le résidu qui reste ? Un élève arriviste dont le slogan est de réussir n'importe comment. Pourquoi ne pas apprendre, ne pas inculquer, donc, à l'élève d'aujourd'hui d'être honnête avec lui, que l'examen est un miroir qui reflète ce qui l'est, pas ce qu'est l'autre ? A compter sur soi et en avoir confiance ? Apprendre à assumer la responsabilité de ses décisions ? Dans ce cas là, ne trouvez vous pas, chers lecteurs, que la qualité du futur citoyen Marocain est menacée ? Ne faudrait-il pas remettre en question la philosophie de l'enseignement dans notre pays ? Je sais que mes paroles ne vont rien changer pour le moment, car la réforme des mentalités exige beaucoup de temps et de patience. Certes, certains d'entre vous trouveront mes mots ennuyeux à force de trop lire de telles plaintes et déceptions, mais ce sont des mots qui ont pour source mon cœur, puisque je n'ai pas envie d'avoir une vision pessimiste des choses. Ce qui m'éclaire, ce sont les lumières qui existent, la vraie « force vive de la nation » capable de créer un changement positif et de prendre le flambeau dans notre si cher Maroc.