C'est l'histoire d'une grande ville peuplée de gens : parmi ces gens, des femmes et des hommes de tous âges et de tous milieux qui se rencontrent et se croisent tous les jours. Parmi ces hommes, de véritables dragueurs hors pair qui passent leurs journées dehors à suivre et embêter (oui embêter !) les femmes avec leurs réflexions stupides et vides de tout sens. Voici le récit de cette histoire... « Mchicha », « Khaiba », « Zouina », « Hbiba », « Psssittt » et j'en passe ! Toutes ces expressions sont les mots favoris de certains hommes (très souvent mariés et pères d'une ribambelle de gamins !) qui se font de plus en plus nombreux au Maroc. Des expressions auxquelles les femmes ont droit à longueur de journée. Des expressions que l'on finit par apprendre par cœur quand on est une femme et qu'on se ballade tranquillement dans les rues marocaines. Native de France, je peux vous assurer que là-bas elles peuvent parcourir des milliers de mètres à pieds sans jamais se faire accoster mais ici, à chacun de leur pas, les pauvres femmes se font prendre d'assaut par des dizaines de dragueurs professionnels. Je dis professionnels tout simplement parce qu'à force de passer ses journées dehors à ne rien faire d'autre que draguer, on devient incontestablement un professionnel dans le domaine ! Le pire dans tout ça ce n'est pas que les hommes draguent (après tout ils ne savent rien faire d'autre), mais ce qui est vraiment humiliant c'est qu'ils prennent les femmes pour de véritables marchandises, en passant de l'une à l'autre comme on passe d'un café à un autre. Je vous explique : une femme marche dans la rue, elle se fait arrêter par un homme (jeune ou vieux peu importe c'est pareil !) qui va commencer à lui vomir un flot de paroles complètement incroyable du genre « je n'ai jamais vu une femme aussi belle que toi », « tu es le soleil qui illumine mes jours » (mon œil ! Tu viens juste de dire la même chose celle qui est passée avant moi !). Si la femme se met à rire et à sympathiser avec lui (et oui ça arrive parfois), c'est gagné il aura son numéro de téléphone et un rendez-vous, mais la plupart du temps, elle ne lui répondra pas et tracera son chemin sans lui. Alors notre pauvre petit homme triste et déprimé par cet authentique chagrin d'amour va tout de suite trouver bien évidemment une autre proie (une autre victime) pour se consoler. Il va tout simplement attendre la femme qui passera juste après celle qui lui aura « brisé » son pauvre petit cœur (il vous en faut vraiment peu messieurs !). Et ainsi de suite, l'histoire se perpétue à longueur de journée et tout au long de l'année (même pendant le ramadan ! c'est du joli !). Mais dans cette histoire ce n'est pas le pauvre amoureux déçu qu'il faut plaindre, bien au contraire, c'est la pauvre jeune femme qui aura été sur son passage et toutes les autres aussi bien sûr. Etre une femme au Maroc c'est toute une aventure mais être belle et épanouie c'est presque même devenu une faute et un pêché ! Psssittt les garçons ! Par pitié, laissez-nous tranquilles ! *Cet article ne concerne pas tous les hommes Dieu merci ! Alors ne vous sentez pas tous visés.