La dernière baisse tarifaire des extensions .ma a déclenché de nouveau la problématique de la mauvaise gestion des noms de domaines nationaux. Selon les recommandations de l'IANA (Internet Assigned Numbers Authority), la gestion et la vente des extensions .ma doivent être attribuées à un organisme à but non lucratif et indépendant de tout pouvoir public. Pour le cas du Maroc, les documents officiels de l'IANA nous laissent comprendre que c'est l'EMI (Ecole Mohammadia des Ingénieurs) qui s'en charge, or en réalité c'est Maroc Telecom qui en détient le monopole absolu. En vu de ce constat, une question s'impose : En vertu de quoi IAM gère ce bien commun ? Et pourquoi laisser toute une nation dépendre d'une entreprise privée et même pas marocaine ? (rappelons-le, Maroc Telecom c'est Vivendi Universal à 51%). L'ANRT (Agence Nationale de Règlementation des Télécommunications), sous la pression de la communauté NTIC, et pour résoudre le problème, a lancé dernièrement un nouveau projet de revue et de nommage du « .ma ». Seulement en lisant le document officiel du projet, un constat évident saute aux yeux : Le document est écrit de manière à préserver les intérêts de Maroc Telecom ! En effet, la charte lancée par l'ANRT renforce la délégation de la gestion du TLD le plus cher au monde (à savoir le .ma) à IAM et impose des critères pour devenir REGISTRAR ou commerçant sous-traitant entre IAM et le client final. Des sources proches de l'ANRT déclarent que les décisions sont déjà prises, et que cette mobilisation n'est qu'une pièce de théâtre pour calmer les esprits et jeter une ombre de transparence sur l'affaire. Le scénario prévu n'est guère difficile à imaginer : l'opérateur historique maintiendra sa position de gestionnaire (par héritage), Menara (filiale de Maroc Telecom) sera considérée comme société à part et se verra attribuer le rôle de REGISTRAR (à la santé de ‘maman' IAM). Il reste à signaler que la gestion actuelle des domaines .ma ne correspond en aucun cas aux normes imposées de l'ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), on n'y trouve même pas d'interface de gestion encore moins de serveur de whois ! Du jamais vu... Mohammed SLIMANI Page éco - Le Courrier Du Nord http://blog.syscraft.net