Le Comité central du PPS a approuvé, vendredi soir, la décision du Bureau politique de se retirer du gouvernement El Othmani. Une décision prévisible aux effets limités par rapport au poids de la majorité gouvernementale au parlement. Durant plusieurs heures, les dirigeants du PPS se sont succédé sur le pupitre de la salle de réunion du siège central du parti à Rabat. Un débat animé où la décision prise en début de semaine par le Bureau politique de la formation de quitter le gouvernement El Othmani a été, majoritairement, acceptée par le Comité central, véritable parlement du parti. Cette décision place officiellement les camarades de Nabil Benabdallah dans les rangs de l'opposition. Ayant rejoint la Koutla démocratique il y a plus de 20 ans sous le premier gouvernement dit d'« Alternance », le PPS a depuis fait partie de tous les gouvernements successifs à celui d'Abderrahmane El Youssoufi. Appelant ouvertement à approuver la décision prise trois jours avant par le Bureau politique, le Secrétaire général a présenté un ensemble d'arguments politiques allant dans le sens du retrait du gouvernement. Seul un courant affilié à l'actuel ministre de la Santé, Anas Doukkali, est resté opposé à cette décision. Avant de se retrouver au centre de quelques accrochages verbaux qui l'ont poussé à quitter la réunion, Doukkali a exprimé son opposition à la possibilité de démissionner du gouvernement, affirmant avec véhémence que le parti « abandonne non seulement le gouvernement, mais une étape historique dans la construction démocratique qui s'opère depuis des années ». Des explications qui n'ont pas eu raison de la détermination d'une grande majorité de dirigeants et élus PPS d'approuver la décision de leur Bureau politique. Acté depuis hier soir, ce retrait n'affecte cependant pas la majorité parlementaire réunie autour du gouvernement El Othmani. Les ex-communistes du PPS ne comptent que 13 députés, tandis que les cinq partis continuant à former la coalition gouvernementale comptent 232 députés, soit plus de la moitié des 395 membres de la Chambre des représentants. Avec le PAM, l'Istiqlal et la FGD, c'est le rang de l'opposition qui s'élargit avec cette décision du PPS.