Après plus de vingt et un ans de présence dans les gouvernements qui se sont succédé depuis l'Alternance, le bureau politique du PPS annonce son basculement dans les rangs de l'opposition. Une décision qui doit être approuvée par la commission centrale du parti ce vendredi. Le PPS a fini par jeter l'éponge. Le bureau politique du Livre a annoncé, hier soir dans un communiqué, son retrait du gouvernement El Othmani. Les camarades de Nabil Benabdellah attribuent leur départ à «la situation malsaine au sein de la majorité actuelle et qui est appelée à s'aggraver à l'horizon de 2021, une année électorale. Ce qui empêchera le gouvernement d'accomplir les énormes missions auxquelles il devra faire face et ne pourra répondre aux instructions royales encadrant ce remaniement». Par ailleurs, le PPS a exprimé son désaccord sur la gestion de ce remaniement par Saad-Eddine El Othmani. «Malheureusement, les consultations sont restées otages de la logique des postes ministériels, leurs nombres, leurs quota et leurs répartitions sans pouvoir aborder le fond du problème. Il n'y a point de réforme sans une approche politique claire, un programme gouvernemental ambitieux basé sur des priorités fondamentales et une volonté forte de mener à bien le projet de réforme, de relever ses défis et de remporter ses paris». Le PPS poussé vers la sortie Bien avant cette annonce, le sort du PPS au sein du gouvernement semblait scellé après le départ de Charafat Afilal en août 2018. Depuis, les relations avec son principal allié, le PJD, se sont détériorées au point de voir les députés islamistes empêcher les camarades de présider la Commission des finances publiques à la Chambre des représentants, en flagrante violation de l'alliance entre les deux partis scellée en avril 2016. Les voix poussant le parti du Livre vers la sortie se sont faites plus entendre avec le projet de remaniement ministériel. Driss Lachgar, le premier secrétaire de l'USFP, s'est chargé de réclamer officiellement la sortie du PPS sous prétexte que «l'exécutif est lourd numériquement et politiquement (…), ce qui l'empêche de donner davantage». Le RNI d'Aziz Akhannouch a enfoncé le clou en réitérant ses ambitions sur le ministère de la Santé, confié au Livre depuis le gouvernement Benkirane I. C'est justement sur la direction du ministère de la Santé que c'est noué le sort du PPS. Le chef du gouvernement n'ayant pas proposé ce portefeuille aux camarades de Nabil Benabdellah, ils ont décidé de riposter en quittant la coalition gouvernementale. Cette décision fera l'objet d'un examen de la commission centrale du parti à l'occasion de sa réunion du 4 octobre. Une instance qui est habilitée à approuver ou rejeter ce départ. Commencera alors une nouvelle étape délicate pour le PPS dans les rangs de l'opposition après 21 ans dans les différentes majorités gouvernementales.