Alors que quatre composantes de la majorité gouvernementale observent le silence sur les tractations portant sur le remaniement ministériel, le PPS et l'USFP s'écharpent sur le même sujet et font figure d'exception. L'USFP et le PPS s'écharpent sur le grand projet de remaniement ministériel. Et c'est tout naturellement le secrétaire général de la Rose qui a le premier dégainé son arme en direction de son ancien allié. Vendredi 6 septembre à l'occasion de la commémoration du «60e anniversaire» de la création de son parti à Rabat, Driss Lachgar s'est prononcé pour une réduction des six composantes de l'actuel exécutif. «Le gouvernement dans lequel nous sommes engagés, dont nous sommes membres de sa majorité et assumons d'ailleurs son bilan, est lourd numériquement et politiquement (…), ce qui l'empêche de donner davantage», a-t-il constaté lors d'une intervention devant des médias. Une position dont il affirme avoir fait part à Saâdeddine El Othmani lors de leur rencontre la semaine dernière. Nabil Benabdellah s'emporte Se sentant hautement concerné par la pique du chef de l'USFP, le secrétaire général du PPS a vigoureusement réagi. Samedi 7 septembre à l'occasion du congrès de la jeunesse du Livre, Nabil Benabdellah a martelé que son parti «restera au gouvernement», accusant au passage «certains misérables» de vouloir «expulser» sa formation de l'exécutif en vue de l'«isoler» politiquement. Rester dans le tour de table du cabinet El Othmani revêt une importance capitale pour Benabdellah. Sa carrière politique en dépendra, d'autant que son autorité vient de prendre un sérieux coup à Bouznika : il y a quelques heures, son candidat Rachid Boukhanfar a largement perdu la course à la présidence de la jeunesse du PPS, revenu à Younès Serraj, considéré comme un proche du ministre de la Santé, Anas Doukkali. L'appel de Driss Lachgar à réduire le nombre des partis constituant le gouvernement est motivé par des intérêts politiques. Le secrétaire général de la Rose ambitionne en effet d'élargir la présence de son parti au sein du gouvernement El Othmani. Il pense que la mise à l'écart du PPS le rapprocherait davantage de la réalisation de son objectif. L'agitation des patrons de l'USFP et du PPS sur le projet de remaniement ministériel tranche complètement avec la retenue observée à ce sujet, jusqu'à présent, par les quatre autres composantes de la majorité gouvernementale : le PJD, le RNI, le MP et l'UC.