Les tensions ne cessent de monter entre l'USFP et le PPS. Tandis que l'USFP perd de plus en plus de sa popularité, le PPS lui, regagne doucement mais sûrement de la place dans l'échiquier politique, chose qui a l'air d'agacer Lachgar, secrétaire général de l'USFP. Vendredi dernier à l'occasion de la commémoration du 60ème anniversaire de la création de son parti à Rabat, Driss Lachgar a estimé, dans un clin d'œil au PPS, que « le gouvernement (…) est lourd numériquement et politiquement ». Il a également affirmé avoir fait part au Chef du Gouvernement de cette idée. Une déclaration qui ne plaît pas le moindre du monde à Nabil Benadellah, qui, lors du 8ème congrès de la Jeunesse socialiste, a accusé « certains misérables » de vouloir « chasser le PPS » de la formation gouvernementale. Karim Taj, Membre du bureau du PPS, affirme que « ces tensions entre le PPS et l'USFP remontent à 2011, à l'époque du premier gouvernement d'Abdel-Ilah Benkirane. Le PPS avait fait le choix conscient de participer à la formation gouvernementale alors que l'USFP avait décidé de ne y prendre part. » Depuis, l'USFP a commencé à développer « un argumentaire faux qui dit que le PPS a changé de principes, et qu'il est devenu un allié inconditionnel des islamistes. Avec la crise interne qui sévit dans le parti, la direction actuelle de l'USFP estime qu'en attaquant le PPS, elle va redorer son blason. » La déclaration de Nabil Benabdellah était « un recadrage » dirigé vers « l'USFP qui a le PPS dans son viseur ». Pour M. Taj, le PPS « ne peut pas rester indifférent » à toutes ces attaques. Il a ainsi fallu « mettre un terme à ces attaques de l'USFP et dire que le PPS est un parti autonome, et que c'est à lui que revient la décision de rester ou de quitter le gouvernement. », se désolant de l'émanation de ce genre de positions, « venant d'un parti que l'on considère toujours comme un allié, ne serait-ce que sur le plan idéologique et l'histoire de la lutte commune qui nous unis ». Depuis son élection controversée en 2012 à la tête du parti de la Rose, Driss Lachgar ambitionne de changer la donne, appelle ceux qui ont quitté le parti à revenir et veut même devenir l'unificateur de toutes les forces de la gauche au Maroc. Mais déjà, des voix s'élevaient le lendemain de son élection pour dénoncer des irrégularités dans l'opération électorale, sans compter la mise à l'écart de nombreux ténors du parti de la rose en plus des anciens du PSD (Parti socialiste démocratique, qui avait fusionné avec l'USFP en 2007). En effet, le pari n'est pas gagné puisque plusieurs personnalités de l'USFP, en plus de ceux qui ont été écarté, et dont des anciens ministres du gouvernement Jettou et El Youssoufi, ont préféré prendre de la distance avec le parti. Depuis 2012, l'USFP est secoué par une vague de démissions de ces ténors, pour qui la présidence de Driss Lachgar a éloigné le parti de son idéologie de gauche.