Sans surprise, les ténors de l'USFP étaient absents de la célébration du 60e anniversaire du parti, placée sous le signe de la réconciliation. Le premier secrétaire, Driss Lachgar n'est pas parvenu, comme il l'espérait, à recoller les morceaux de son parti. Difficile de faire table rase du passé. Le premier secrétaire de l'Union socialiste des forces populaires, Driss Lachgar, n'a visiblement pas remporté le pari de la réconciliation avec tous les Ittihadis, y compris ceux qui ont quitté le parti pour rejoindre d'autres formations. Sans surprise, les ténors, qui étaient très attendus pour la réussite de cette réconciliation, étaient absents de la célébration du 60e anniversaire du parti de la rose. Il s'agit notamment de Abderrahmane El Youssoufi, Mohamed El Yazghi, Mohammed El Achâari, Mohamed El Gahs, Fathallah Oualalou… Pourtant, Lachgar et ses camarades du bureau politique ont pris, au cours des derniers mois, leur bâton de pèlerin pour aller prêcher la bonne parole auprès de nombre de ténors et ex-dirigeants de l'USFP qui se sont retirés de la scène politique ou du parti. «La mission de recoller les morceaux de l'USFP, qui a été secouée de plein fouet par des luttes intestines, est manifestement plus difficile qu'il n'y paraît», nous confie avec amertume un membre du parti. C'était pourtant prévisible au vu de l'ampleur des divergences internes et la manière avec laquelle les divergences ont été gérées. Le dernier remaniement ministériel y est aussi pour quelque chose, du moins auprès de certains militants qui n'apprécient pas la participation de l'union socialiste dans le gouvernement tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Fallait-il se retirer du gouvernement comme le PPS? Cette option n'a jamais été envisagée par la direction du parti. Quoi qu'il en soit, il s'avère nécessaire de tourner la page des querelles internes pour mieux appréhender l'avenir. L'unification des rangs des héritiers de Abderrahim Bouabid s'impose pour renforcer leur positionnement dans l'échiquier politique et stopper la descente aux enfers du parti dans les élections. C'est en tout cas la conviction affichée par plusieurs voix internes qui appellent à s'unir autour d'un projet politique. Le parti, rappelons-le, a essuyé en 2016 un échec cuisant en perdant 19 sièges par rapport à 2011 et 37 sièges par rapport à 1997. Quid des alliances? L'USFP aspire à unifier les rangs de la gauche, comme réitéré par Lachgar. Le parti de la rose entend lancer un appel aux partis et syndicats de gauche pour «étudier les nouvelles perspectives d'une action commune». Mais cet appel risque aussi de ne pas être entendu par les composantes de la gauche qui ne sont pas sur la même longueur d'ondes sur nombre de dossiers, bien que le vœu de l'unification de cette famille politique soit partagé..