Les secrétaires généraux du PPS et de l'USFP montent au créneau et réclament une révision constitutionnelle. Les deux leaders politiques se font l'avocat d'un gouvernement exclusivement politique où les technocrates n'auraient plus le droit de cité. Tout cela n'est bien entendu pas dénué de calcul politicien. Presque cinq ans après l'adoption, par referendum, de la loi fondamentale du 1er juillet 2011, des politiques plaident pour des réformes constitutionnelles. C'est la revendication soulevée, ce mercredi 9 mars à l'occasion d'une conférence à Rabat, par les secrétaires généraux du PPS, une des composantes de la majorité gouvernementale, et de l'USFP, membre de l'opposition. Les deux s'accordent pour réclamer la formation de gouvernements exclusivement politiques dotés de larges prérogatives. Au siège de la Bibliothèque nationale, Nabil Benabdellah a dénoncé la mainmise des conseils mis en place dans la constitution sur des secteurs clés qui devaient normalement tombés sous la tutelle du gouvernement. Preuve en est, selon ses dires, le Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique dont les «prérogatives dépassent largement celle» du cabinet Benkirane, a-t-il martelé. Sur la même longueur d'onde, le premier secrétaire de l'USFP, Driss Lachgar, a attribué l'échec des expériences d'El Youssoufi et de Benkirane à leur marge de manœuvre réduite. Le chef du parti de la Rose s'est contenté de faire ce constat. Des messages à qui de droit De toute évidence ces sorties de Benabdellah et Lachgar sont loin d'être anodines ou destinées à la consommation médiatique. Leur timing, également, n'est pas dû au hasard. Elles interviennent dans un contexte politique marqué par les préparatifs des prochaines législatives du 7 octobre. Les deux hommes portent en effet la même doléance, à savoir une réduction voire même si possible une annulation du seuil électoral de 6% pour les listes locales, en vigueur depuis les élections du 25 novembre 2011. Une position qu'ils ont d'ailleurs exprimée en février à l'occasion d'une réunion avec le ministre de l'Intérieur, Mohamed Hassad. Si les chefs du PPS et de l'USFP montent au créneau, ils espèrent ainsi être entendus en haut lieu. Et le meilleur moyen d'y arriver c'est de brandir le projet d'une révision de la constitution et de se faire l'avocat d'un gouvernement exclusivement politique et non dominé, comme l'est celui de Benkirane, par des technocrates qui s'accaparent les postes clés. Lachgar a déjà cohabité avec des personnalités non-partisanes au sein du cabinet Abbas El Fassi II. Benabdellah compte deux expériences similaires : Sous le gouvernement Jettou et actuellement avec Benkirane. Cela ne semble pas les avoir beaucoup dérangé.