Ramadan 2007, Abbas El Fassi, courait à gauche et à droite pour former son cabinet. Ramadan 2013, Benkirane cherche une roue de secours à même de remplacer la perte de l'Istiqlal. Contrairement à son prédécesseur, l'actuel chef de gouvernement n'a pas l'embarras du choix. Il est contraint, par ses alliés au sein de la majorité, à négocier avec le RNI et son grand ennemi politique, Salaheddine Mezouar. Les discussions pour la formation du gouvernement Benkirane II devront commencer, ce soir. Vendredi, les chefs des trois partis de l'actuelle majorité ont convenu de sonder les formations de l'opposition, bien entendu à l'exception de l'Istiqlal, pour voir si elles sont disposées à participer au gouvernement. Tout au long de cette semaine, et sauf chamboulement de dernière minute, Abdelilah Benkirane recevra successivement les directions du RNI, PAM, UC et de l'USFP. Un premier round de contacts appelé à être suivi, la semaine prochaine, par un autre pour élire l'heureux candidat. On ne se bouscule pas à la porte du gouvernement Tous les pronostics accordent au RNI une assez nette longueur d'avance sur son principal concurrent l'Union constitutionnelle. Sachant que ni les socialistes de Driss Lachgar ni les PAMistes n'ont guère montré d'enthousiasme à figurer sur la photo de famille de Benkirane II. Au lendemain de sa nomination, le 29 novembre 2011, pour former un cabinet, l'USFP avait refusé une offre alléchante du secrétaire général du PJD pour faire partie de sa majorité. Quant au PAM, c'est par la voix de son chef, Mustapha Bakkoury, qu'il a écarté, vendredi à Rabat, toute éventuelle participation à une équipe dirigée par les islamistes du parti de la Lampe. C'est dans ce contexte où les candidats à même de remplacer l'Istiqlal de Hamid Chabat se font rares que le SG du PJD serait contraint à négocier avec le RNI. C'est le seul choix qui s'impose à lui. Un choix auquel, le PPS adhère complètement. Les anciens communistes craignent, en effet, qu'une majorité composée de cinq partis ne se traduise par une réduction des quatre maroquins (Santé, Culture, Habitat et Emploi) qu'ils détiennent aujourd'hui. Il faut dire que Benkirane s'était montré très généreux avec les camarades de Nabil Benabdellah en les traitant sur le même pied d'égalité avec le Mouvement populaire, même si la formation de Mohand Laenser compte 32 députés à la Chambre des représentants contre seulement 18 pour le PPS. L'option d'élections anticipées compte ses fidèles Mercredi dernier à la Chambre des conseillers, lors de la séance mensuelle des questions orales, transmise en direct sur Al Oula, Abdelilah Benkirane a affirmé que son parti est prêt pour des élections anticipées. Deux jours, plus tard, c'est Mustapha Bakkoury, le SG du PAM, qui entonne les mêmes notes. Mais c'est du côté du PJD, que ladite option compte davantage de partisans. Le député du PJD, Abdelaziz Aftati en est le plus fervent défenseur. Depuis, Béni Bouayache où il a animé, samedi, un meeting politique, il a défendu avec insistance le recours aux urnes. «Une opportunité de discussion», selon lui comme le rapporte le quotidien Al Massae dans son édition d'aujourd'hui. «Chaque parti aura l'occasion d'expliquer aux Marocains ce qui s'est passé lors de ses deux dernières années», sachant que «les législatives de 2011 se sont déroulées dans un contexte marqué par le despotisme d'où la nécessité d'aller à des élections anticipées», a-t-il martelé.