Soubresaut ou prémisses à un printemps naissant, toujours est-il que vendredi, plusieurs manifestants égyptiens se sont rassemblés à la place Tahrir au Caire, une place emblématique pour avoir été le berceau de la révolution en 2011. Les centaines de manifestants descendus protester, dénonçaient la corruption exigeaient le départ du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi du pouvoir. Ce mouvement « spontanée » a fait suite à l'appel des Frères musulmans lancé via les réseaux sociaux et des médias émettant en Turquie. De moindres importances d'autres manifestations ont eu lieu à Alexandrie, Suez, Al-Mahalla et Damiette dans le delta du Nil. La protestation au Caire a rapidement été dispersée par la police. Cette dernière a aussi procédé à plusieurs arrestations. L'événement si vraiment événement il y a eu, a aussitôt été relayé par « Al-Jazeera » qui n'a pas manqué l'occasion de se rappeler au bon souvenir de l'autorité égyptienne. La chaîne qatarie selon Le Caire est la voix des Frères musulmans dont la plupart de ses membres influents sont exilés notamment en Turquie ou en Espagne. C'est d'ailleurs de ce dernier pays que des appels ont été lancés sur les réseaux sociaux, émanant notamment d'un homme d'affaires (entrepreneur de la construction) égyptien en exil, Mohamed Ali. Ce dernier s'était distingué de plusieurs vidéos virales accusant de corruption Abdelfattah al-Sissi et appelant à le renverser. Ce dernier avait réagi en niant les accusations. C'est la première fois en Egypte que des manifestations contre le pouvoir depuis que Sissi y est, ont lieu. Le président égyptien avait pourtant ficelé la chose, en les interdisant en vertu d'une loi adoptée en 2013 après qu'il ait renversé son prédécesseur Mohamed Morsi.