Le Sénat a autorisé mercredi 22 août des perquisitions dans des résidences de l'ex-présidente argentine Cristina Kirchner, à la demande d'un juge qui la soupçonne d'être responsable d'un système de corruption durant sa présidence (2007-2015). Le juge Claudio Bonadio a ordonné les perquisitions dans le cadre du scandale des « cahiers de la corruption », qui a révélé des versements de pots-de-vin à l'administration Kirchner par des entreprises du bâtiment et de travaux publics (BTP). Mme Kirchner, aujourd'hui sénatrice, bénéficie d'une immunité parlementaire qui l'empêche d'être emprisonnée ou perquisitionnée mais pas d'être entendue par le juge, mise en examen ou jugée. Par conséquent, la justice a demandé au Sénat de lever une partie de son immunité afin de mener des perquisitions dans ses trois propriétés, une à Buenos Aires et deux en Patagonie. Mardi, des dizaines de milliers de personnes se sont mobilisées à Buenos Aires et dans d'autres villes du pays et sont allés plus loin, en demandant la levée complète de l'immunité de Mme Kirchner. L'affaire des « Cahiers de la corruption » a été révélée le 1er août, date de la publication du contenu de plusieurs cahiers d'écolier, où Oscar Centeno, le chauffeur du vice-ministre de la Planification (Travaux publics) Roberto Baratta, notait méticuleusement la date, l'heure, le lieu des remises de sacs d'argent.