La police a lancé vendredi une nouvelle perquisition dans une des propriétés de l'ex-présidente Christina Kirchner, soupçonnée d'être responsable d'un système de corruption sous sa présidence (2007-2015). Après son appartement dans un quartier huppé de Buenos Aires et une maison à Rio Gallegos, Patagonie (sud), c'est une autre maison à El Calafate, site touristique également en Patagonie connu pour son glacier du Perito Moreno, qui est ciblée par les enquêteurs. L'opération de la veille dans la capitale a duré 13 heures et s'est terminée tard dans la nuit de jeudi. Ces perquisitions interviennent dans le cadre du scandale des « cahiers de la corruption », qui a révélé des versements de pots-de-vin à l'administration Kirchner par des entreprises du bâtiment et de travaux publics (BTP). Mercredi soir, le Sénat avait partiellement levé l'immunité de Cristina Kirchner, aujourd'hui sénatrice, en autorisant ces perquisitions. Le scandale a éclaté le 1er août avec la publication du contenu de plusieurs cahiers d'écolier dans lesquels Oscar Centeno, chauffeur du vice-ministre de la Planification (Travaux publics) Roberto Baratta, notait méticuleusement la date, l'heure et le lieu de la remise de sacs d'argent. Les pots-de-vin versés par des entreprises du secteur du BTP étaient acheminés soit au domicile de ministres du gouvernement Kirchner, soit dans un appartement du couple Kirchner, ou encore à la résidence présidentielle d'Olivos, près de Buenos Aires. Depuis, une vingtaine de patrons de grandes entreprises du BTP ont été convoqués par le juge Claudio Bonadio. La plupart d'entre eux ont reconnu les faits et accepté de collaborer avec la justice, tandis que d'autres ont été placés en détention préventive. Christina Kirchner se défend en assurant que les accusations à son encontre sont liées aux « intérêts économiques concentrés et hégémoniques très puissants » qu'elle avait menacés durant sa présidence. Elle soutient aussi que ces investigations n'ont qu'un seul but : l'écarter, en tant que principale figure de l'opposition qui pourrait à nouveau postuler à la présidence, en 2019.