Depuis que le monde est monde, le lien ente l'Homme et l'animal était déterminé, une relation tantôt affective, tantôt violente, allant jusqu'au sacrifice. Le sacrifice est présent dans les trois religions monothéistes ; un échange, une communication spirituelle entre le croyant et son créateur. Malgré cet acte jugé par certains comme cruel, les religions parlent toutes de la nécessité de causer la mort sans faire souffrir l'animal. Les trois religions s'identifient dans l'histoire d'Abraham qui s'apprêtait sur l'ordre divin à sacrifier son propre fils Isaac, avant que Dieu ne lui envoie un substitut sous forme de mouton. Le sacrifice en christianisme En christianisme, dans l'ancien testament, les animaux étaient sacrifiés dans les sanctuaires, en versant leur sang sur l'autel car, « s'il n'y a pas de sang versé, il n'y a pas de pardon » ; une manière pour permettre aux Hommes d'offrir à leur créateur ce qu'ils avaient de précieux et de meilleur. L'animal sacrifié devait être sans tâches et le croyant devait s'y identifier. Par ailleurs, le sacrifice devait être offert avec foi pour pouvoir accéder au pardon. Actuellement, les chrétiens ne sacrifient plus, ils considèrent que Jésus-Christ est le sacrifice parfait de tous les temps. Dabiha Halal, Shehita Casher À l'instar des musulmans qui ont des règles leur permettant de donner la mort aux animaux (Dabiha), aux moutons notamment durant l'Aïd Al-Adha (la fête du sacrifice), les juifs sacrifient des animaux également. Leur abattage s'appelle « Shehita ». Afin de rendre la Shehita pure et prête à être consommée sans faire souffrir l'animal, les juifs sont amenés à respecter bon nombre de règles et d'enseignements. En judaïsme, pour que la Shehita soit « casher » (en harmonie avec les prescriptions judaïques), l'animal doit être égorgé par un « Shohet » (l'abatteur rituel) qui est désigné par la Commission Rabbinique et qui fait preuve d'une grande maîtrise des lois juives. Avant l'immolation, le Shohet doit réciter la bénédiction sur l'abattage. Une convergence apparente avec la religion musulmane où la personne qui sacrifie l'animal doit être musulmane, adulte, pratiquante, et doit prononcer le D'uaa (invocation) qu'Abraham avait dit avant d'égorger le mouton offert par Dieu. Une autre ressemblance, est l'outil de l'abattage. S'il est effectué chez les juifs à l'aide du « halef » (un couteau spécial), qui doit être en acier, et fait deux fois la largeur du cou de l'animal sacrifié, chez les musulmans, il est effectué à l'aide d'un grand couteau tranchant. Durant la Dabiha, les musulmans doivent faire tourner la tête de l'animal sacrifié vers la Mecque pour que sa viande soit halal. Pratiques différentes qui se croisent, qui se recoupent dans une même adoration spirituelle de la force divine.