Les morsures de serpents et autres piqures de scorpions et d'insectes venimeux, c'est connu, ont leur pic critique en périodes estivales. Au Maroc c'est, le Centre antipoison et de pharmacologie du Maroc (CAPM) qui gère ce fléau en mettant en œuvre une stratégie nationale de lutte contre ce phénomène dangereux voire fatal pour la santé du citoyen. Cette année à l'instar des autres, le ministère de la Santé dont dépend cette structure, en lançant sa campagne annuelle au début du mois, a défini la standardisation de la conduite à tenir devant les piqûres de scorpions et les Morsures de Serpents, en plus de distribuer les kits de médicaments pour la prise en charge des patients envenimés par le scorpion, l'acquisition et la distribution de quelque 600 sérums anti vipérin à ses entités hospitalières à travers le Royaume. La sensibilisation n'étant pas en reste. Ces actions ont surtout intéressé principalement les régions affectées par les cas d'envenimation dus aux piqûres de scorpion ou aux morsures de serpent et plus particulièrement les zones pour le Drâa-Tafilalet, Fès-Meknès, pour Settat et la région d'El-Jadida (voir cartographie datée de 2016). Mine de rien, ce fléau fait 30.000 victimes chaque année même s'il n'est dit que seules 170 des morsures et piqures de bestioles de tous genres, sont mortelles. Dans cette fatalité, serpents et scorpions s'accaparent plus du tiers de ce triste bilan (un peu plus d'une soixantaine de cas 95 % d'entre eux sont des enfants de moins de 15 ans). 70 % des morsures de serpents et piqûres et envenimations Scorpioniques (PES) surviennent dans les domiciles des victimes. La conduite à tenir en cas de morsure de serpent (CAT) ou à un degré moindre de PES, c'est avant tout se faire transférer vers les urgences à l'hôpital, centre de santé ou dispensaire le plus proche. Il est aussi, important d'identifier le serpent agresseur ou du moins de savoir le décrire. Entretemps, laver la plaie avec du savon ou avec un antiseptique et éviter tout traitement traditionnel (succion, incision et garrots...). Trois types de serpents vivent dans notre pays, les cobras ou Naja (nécessitant en cas de morsure une hospitalisation en milieu de réanimation), les vipères (taux d'envenimation le plus élevé), et les couleuvres (une vingtaine d'espèces) généralement sans danger pour l'homme. Au Maroc ces espèces venimeuses (serpents et scorpions) réputées potentiellement sournoises et dangereuses ont un rôle irremplaçable dans l'écosystème. Elles évoluent au même titre que d'autres, tout autant venimeuses, mais appréciées par l'homme par exemple les abeilles. Bien que le Royaume ait fait le pari de la protection de la nature, ces espèces restent victimes de l'homme (braconnage, spectacles des charmeurs, tuerie, accidents de route, etc.). Mohamed Jaouad Kanabi