Après le sit-in et grève observés le 12 juillet dernier par le personnel (infirmiers, médecins et administration) de l'hôpital Moulay Abdellah de Salé, pour dénoncer le chaos qui sévit au sein de l'établissement de santé fraîchement inauguré, le ministère de la Santé s'est penché sur la question pour décidé la mutation à El Jadida du directeur de l'établissement. Cette mutation, effective même si non déclarée par le ministère de la santé, est intervenue immédiatement après le mouvement de protestation, la semaine dernière au sein de l'hôpital. Pour Youness Jaouhari, membre de la coordination syndicale tripartie des bureaux régionaux de santé de la CDT, UGTM et l'ODT, « le constat est très clair. Le directeur a bel et bien été muté suite au mouvement de protestation des infirmiers contre le responsable de l'établissement ». « Grâce au mouvement de protestation mené par le corps de santé et administratif de l'hôpital Moulay Abdellah, encadré par la coordination syndicale tripartite des bureaux régionaux de santé de la CDT, UGTM et l'ODT, et avec l'aide de la presse qui a informé sur l'anarchie qui sévissait au sein de l'établissement, l'annonce de la mutation du directeur a été comme une délivrance et un soulagement pour nous », a-t-il déclaré à Hespress Fr. Et d'ajouter: « Nous n'avons pas voulu que la situation arrive à ce point, puisque nous avons opté dans un premier temps pour le dialogue. Nous lui avons fait part de tous les problèmes et dysfonctionnements au sein de l'établissement. Il a promis à maintes reprises de faire le nécessaire, mais n'a jamais tenu ses promesses ». Notre interlocuteur n'a pas manqué de se féliciter du succès du mouvement, grâce à la mobilisation du corps médical et administratif de l'hôpital Moulay Abdellah de Salé, mais également « les habitants et les patients de la ville de Salé, qui ne seront plus victimes de l'anarchie qui sévissait au sein de l'établissement ». Rappelons que le 12 juillet dernier, le corps de santé de l'hôpital de Moulay Abdellah avait protesté contre les grands défauts de fonctionnement et de gestion qui mettaient à mal le bon fonctionnement cet établissement à savoir des conditions catastrophiques de travail, des structures d'accueil des patients inexistantes, une qualité des soins médiocre, corruption et autres. Dans les détails, notre interlocuteur nous avait expliqué qu' »à l'ouverture de l'établissement, il y a un an, un service des urgences, de réanimation et un bloc chirurgical ont été aménagés avec une enveloppe budgétaire importante. Toutefois, les services urgences et la réa sont fermés jusqu'au jour d'aujourd'hui et le bloc chirurgical ne fonctionne pas 24h sur 24, il y a un moment déjà. Les patients sont renvoyés vers l'hôpital Avicenne ». Pour lui, les raisons de ces blocages restaient « mystérieuses ».