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Affaire de l'hôpital de Sidi Hsain d'Ouarzazate: les infirmiers s'expliquent
Publié dans Hespress le 01 - 02 - 2020

L'affaire de l'hôpital Sidi Hsaine Ben Nacer d'Ouarzazate refait parler d'elle. Dans une déclaration à Hespress Fr, les infirmiers ont tenu à livrer leur version des faits où ils démentent catégoriquement les allégations des médecins opérant au sein dudit hôpital.
Pour rappeler les faits, cela concerne un patient, un enfant, qui s'est rendu à l'hôpital d'Ouarzazate pour une chirurgie au niveau de sa main, mais qui n'a pas été pris en charge à temps suite à un conflit au sein du corps médical, notamment les médecins et infirmiers de l'établissement.
Selon la version du médecin réanimateur à l'hôpital Sidi Hsain d'Ouarzazate, Amine Abad, qui s'est confié à notre rédaction, « le chirurgien qui devait opérer l'enfant était sur place. Il a appelé l'équipe de garde, composée d'un infirmier, d'un panseur et d'un aide-soignant, pour prendre en charge le patient et le préparer pour la chirurgie. Mais l'équipe a préféré s'éclipser au bloc et naviguer sur le téléphone, laissant ainsi l'enfant dans le couloir ».
Des propos totalement faux selon les infirmiers du secteur public. Dans un premier temps, notre source qui a préféré garder l'anonymat, a commencé par nous détailler le déroulement du travail des équipes de bloc pour ce type de chirurgie.
Il nous explique ainsi, qu'il y a deux types de chirurgie, une programmée à l'avance où le patient se rend à l'hôpital à une date précise pour se faire opérer, et une chirurgie urgente où le patient se rend à l'improviste suite justement à une urgence survenue.
Concernant la chirurgie programmée, notre interlocuteur nous explique que par exemple un enfant qui va faire une pose de broches, il est normalement à la base hospitalisé dans le service d'orthopédie et le médecin lui prescrit le matériel nécessaire qu'il doit se procurer avant la chirurgie. Du coup, l'acte pour ce type de patient est programmé à l'avance.
« Ce n'est pas une chirurgie qui se fait à l'aveuglette parce qu'elle nécessite l'achat du matériel nécessaire. Donc, il s'agit là d'un cas d'opération programmée et non urgente« , souligne notre interlocuteur donnant l'exemple d'une » appendicite qui est un cas urgent et qui nécessite une intervention chirurgicale immédiate, qui ne peut être reportée ou programmée« .
Poursuivant ses explications des modalités de prise en charge d'une chirurgie programmée, notre source médicale nous indique qu' »une fois le patient à l'hôpital, muni du matériel nécessaire pour sa chirurgie, on le fait rentrer au bloc« , notant que « l'équipe doit être au complet et sur place au bloc opératoire« .
De ce fait, n'importe quel patient qui doit se faire opérer dans le cadre d'une chirurgie programmée, doit passer par ces étapes, à savoir la disponibilité de l'ensemble de l'équipe opératoire, dans le cadre du maintien de la sécurité sanitaire du patient.
« Si un seul membre de cette équipe est absent, la procédure chirurgicale ne sera pas respectée et cela peut se répercuter de manière négative sur la santé du patient et le confronter à des complications« , poursuit notre interlocuteur.
Pour le cas de l'enfant d'Ouarzazate qui n'a pas été pris en charge à temps, notre source nous fait savoir que selon les infirmiers sur place, « le médecin réanimateur n'était pas au sein de l'hôpital. Et quand il a été appelé de la part de l'équipe de garde pour l'informer de la chirurgie, il a refusé de se présenter invitant l'infirmier anesthésiste de démarrer la procédure d'anesthésie« .
« L'équipe du bloc opératoire ne devait même pas appeler le médecin anesthésiste, puisqu'il s'agissait d'un cas de chirurgie programmée. Donc, le médecin doit être à la base sur place. Et s'il était réellement sur place, l'équipe ne peut pas refuser de travailler« , argumente-t-il.
Et d'ajouter que « l'infirmier anesthésiste, et après que le médecin l'a invité à démarrer l'anesthésie en son absence, a rappelé au médecin que c'était impossible, puisqu'il s'agit d'une chirurgie programmée et cela ne relève pas de ses fonctions« .
Cependant, »s'il s'agissait d'un cas urgent qui ne peut pas attendre » souligne notre interlocuteur, « et que le médecin était absent. Oui, l'infirmier anesthésiste peut intervenir et effectuer l'anesthésie, avec l'accord du médecin bien sur, ce qui n'était pas le cas dans la situation de l'enfant d'Ouarzazate« , conclut-il.
Et c'est ce malentendu entre infirmier et médecin, qui a donné suite à ce conflit au sein du corps médical de l'hôpital de Sidi Hsain d'Ouarzazate. Les deux parties se rejettent la balle, et c'est le patient qui se retrouve au milieu de ces altercations ne sachant où donner de la tête.


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