On savait depuis belle lurette que la situation qui prévaut au sein de certain établissement hospitalier n'offrait pas une image exemplaire, que plusieurs anomalies, agissements et comportements amoraux et autres situations inacceptables font partie intégrante de ces structures. C'est notamment le cas des rendez-vous très éloignés, de l'attente trop longue au niveau de certains services d'urgence, c'est le manque de tel ou tel médicament, c'est cet examen qu'il faut faire dans le privé, c'est le mauvais accueil ici ou là, autant d'éléments et de situations qui minent l'hôpital de l'intérieur. On est devenu immunisé face à ces bizarreries, elles font partie intégrante de notre quotidien, mais quand un gynécologue qui pratique des actes de chirurgie gynécologique, en arrive à dénoncer sur les ondes de la radio à un moment de grande écoute, les problèmes inextricables contre lesquels il bute lui-même ainsi que ses confrères au niveau du bloc opératoire ou les mauvaises conditions de travail s'accumulent rendant impossible la réalisation d'actes opératoires programmés à l'avance par manque chronique de personnel infirmier, de matériel défaillant , dans une structure qui laisse a désirer, il y a lieu de s'inquiéter sérieusement pour la santé des citoyens qui s'adressent a cet hôpital surtout celles et ceux qui doivent subir des interventions chirurgicales. Le manque d'infirmiers (aide opératoire, panseuse, instrumentiste, infirmier anesthésiste…) est pointé du doigt par ce chirurgien qui reconnaît que cette situation n'est pas due au hasard ou à des circonstances inattendues qui ont pris de court le directeur de l'hôpital Hassan II d'Agadir. Cette situation existe depuis un certain temps, puisqu'en 2009 déjà il y avait un sous effectif d'infirmiers estimé à 80. Le problème que vit aujourd'hui cet hôpital et plus particulièrement le bloc opératoire est aussi rattaché au manque de moyen matériel, les instruments chirurgicaux, la constitutions des boites pour intervention chirurgicales… La situation qui prévaut actuellement à l'hôpital Hassan II d'Agadir est très préoccupante, elle soulève de nouveau des questions que nous avons posé depuis belle lurette, des questions qui n'ont trouvé aucun écho favorable auprès des responsables du département de la santé. Si seulement ils pouvaient de temps en temps nous écouter, la situation que traverse l'hôpital Hassan II de la ville d'Agadir n'aurait pas lieu d'être. C'est pourquoi une fois de plus, nous nous permettons d'insister sur le volet relatif aux ressources humaines et plus particulièrement le profil, les compétences et une solide expérience qui sont autant d'éléments indispensables pour occuper le poste de gestionnaire d'un établissement hospitalier. Ce n'est malheureusement pas le cas aujourd'hui, car bien des directeurs d'hôpitaux n'ont pas assez de bagages pour mener à bien cette mission d'où le colmatage, le replâtrage avec toutes les conséquences que l'on connaît. Pourtant la ministre de la santé Mme Yasmina Baddou, est consciente plus que toute autre personne de ces lacunes et anomalies et dans une allocution prononcée à l'occasion de la remise des prix du concours de la qualité 2010 dans le secteur de la santé, la ministre de la Santé, a indiqué que cet évènement vient couronner un travail participatif exceptionnel destiné à évaluer et à appuyer la gestion qualitative des établissements de santé, soulignant l'intérêt accordé par son département à la mise à niveau du système de santé à travers l'amélioration de ses prestations, la qualification des ressources humaines et la mise en place des piliers de la bonne gouvernance. Comme on peut le constater ce n'est pas la bonne volonté qui manque, mais la traduction des paroles en actes sur le terrain. Pénurie d'infirmiers : une situation explosive Le problème que vit l'hôpital Hassan II d'Agadir, n'est pas un cas isolé. Il y a à l'évidence un manque d'infirmiers (ères) qualifiés au Maroc, il y a même certains services ou il n'y a pas d'infirmier la nuit, en voilà une nouvelle qui vous en bouche un coin, pourtant c'est la stricte vérité. Ca interpelle, ça fait mal, ça inquiète aussi, pourtant tout le monde est au courant, que ce soit au niveau du ministère de la santé ou au niveau des différents établissements de santé. Le manque d'infirmiers dont souffre notre pays est devenu un secret de polichinelle. Mais cela ne semble pas déranger outre mesure nos responsables. En effet le manque d'infirmiers, la pénurie du personnel soignant, c'est un refrain que nous serinons depuis fort longtemps sur ces mêmes colonnes les responsables du département de la santé eux aussi ont fini par admettre cette réalité. Le nombre actuel de médecins et celui des infirmiers en exercice dans les structures sanitaires (Hôpitaux – centres de santé –dispensaires…) est un sujet de préoccupation. Constatent des responsables du ministère de la Santé qui n'ont manqué aucune occasion pour le souligner. En effet, il est utile de rappeler que le nombre de médecins avoisine à peu près les 16.000, mais il faut tenir compte des départs à la retraite anticipée, des démissions , des décès et autres, ce qui revient à dire que ce nombre est à revoir à la baisse. Idem pour les infirmiers, dont le nombre n'excède pas les 26.000 toutes options confondues, ce qui est loin, mais alors très loin de répondre aux réels besoins de notre population qui dépasse aisément les 32 millions d'individus, pour une capacité litière estimée à plus ou moins 34.000 lits dont 80% pour le secteur public! En attendant des jours meilleurs, qu'une solution soit trouvée pour remédier au plus vite au problème du manque d'infirmiers au niveau du bloc opératoire de l'hôpital Hassan II et que les chirurgiens puissent travailler correctement, en toute sécurité pour le patient, le prix de la qualité au niveau des délégations médicales a été remporté par la délégations d'Agadir Ida-Outanane. Cela se passe de tout commentaire.