La première édition du « Huawei Morocco ICT Day Summit », un événement dédié à la présentation et l'étude de solutions et progrès technologiques dans le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC), s'est tenue ce mardi 9 juillet, avec l'objectif affiché de s'enquérir des dernières nouveautés technologiques. Organisé par la filiale marocaine du constructeur chinois opérant dans le secteur des télécommunications, Huawei, l'ICT Day Summit a réuni plusieurs intervenants de la compagnie, venus des quatre coins du monde, en plus de plusieurs acteurs économiques nationaux et internationaux, afin de discuter des avancés du secteurs des TIC. Ce rendez-vous a été l'occasion de découvrir le WiFi 6, 6e génération de la connectivité sans fils qui remplacera petit à petit le WiFi 5, encore largement utilisé dans le monde. Dans ce sens, Hespress FR s'est entretenu avec Lulu Qiu, directeur senior des solutions réseau au sein du département des ventes chez Huawei Maroc. Selon lui, le WiFi 6 promet des performances 25 % plus supérieures à celle du WiFi 5. En effet, le WiFi 6 offre un débit constant, avec une faible latence par rapport à la version précédente de cette technologie. De plus, les coûts ne sont pas élevés, puisqu'ils ne dépassent pas une centaine de dollars, selon Qiu. Il nous a démontré lors d'un test que les équipements de Huawei, dans ce sens, sont équipés d'une intelligence artificielle, qui permet de piloter les équipements réseaux à distance, mais surtout de gérer et de résoudre les problèmes de façon autonome, sans qu'il y'est d'intervention humaine ni d'arrêt du service. Cette technologie n'est pas encore disponible pour le Maroc, mais le royaume est bien placé pour être l'un des premiers pays sur le continent à en profiter. Par ailleurs, l'un des autres points intéressants était celui des Data Centers modulaires. Ces structures peuvent accueillir plusieurs unités de stockage, dotées d'intelligence artificielle pour la gestion, la collecte et le traitement des données. Cela ne s'arrête pas là, puisque cette IA de planifier de façon autonome différentes tâches, notamment d'offrir un suivi en temps réel de la totalité de la structure des Data Centers, d'en maximiser l'efficacité, de prévoir, prévenir et gérer les risques et problèmes potentiels, de proposer plus de sécurité, mais aussi d'être pilotée à distance via smartphone par exemple. L'objectif derrière l'intégration d'une telle technologie est de surtout remplacer les gens par l'IA pour l'exécution de certaines tâches, jugées « simples », donc ne nécessitant par une présence humaine constante. Huawei a indiqué dans ce sens que ce type de structures a d'ailleurs été adopté par des géants technologiques, tels Google, Microsoft, IBM, Facebook et Amazon. Cela est dû au fait que le caractère modulaire fait qu'il est possible de répondre à des besoins spécifiques par les clients. En effet, chaque structure est unique dans la mesure où elle peut être montée n'importe comment, du moment que cela correspond aux attentes des clients, et qu'il est possible de monter et rendre opérationnels les serveurs en 4 heures seulement. Transformation digitale : le Maroc est bien lancé, mais toujours loin du compte Il est indéniable que le Maroc est l'un des pays les plus avancés en termes de TIC sur le continent africain et dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA). Le royaume a toujours été l'un des premiers pays de la région à adopter les nouvelles technologies, la dernière en date étant les tests effectués pour le déploiement de la 5G par les 3 opérateurs du pays. Dans ce sens, les experts de Huawei ont indiqué que la 5e génération du réseau est le futur de l'IT par excellence. Dans un entretien avec Hespress Chakib Achour, directeur marketing et business development chez Huawei Maroc, a indiqué que Huawei travaille étroitement avec le gouvernement marocain pour le déploiement de la 5G au sein du royaume. « Nous travaillons déjà sur le déploiement de la 5G. Nous sommes prêts, et nous attendons juste le feu vert du gouvernement, des instances gouvernementales et du régulateur », nous a déclaré Achour. Pour ce qui est de la possibilité de voir des Data Centers modulaires au sein du royaume, Achour a précisé que le Maroc a un besoin « réel » et « énorme » pour ce qui est du déploiement d'une connectivité efficace à l'échelle nationale, ainsi que pour la mise en place de Data Centers et de solutions Cloud pour héberger les données massives, expliquant « nous avons de mutualiser les infrastructures, mais nous avons aussi besoin de politiques pour pousser l'Open Data pour partager les données et mettre en place cet écosystème de transformation digitale ». Concernant le positionnement du Maroc par rapport à ce qui se fait à l'étranger pour ce qui est de la transformation digitale, Achour s'est montré peu enthousiaste, nous expliquant que « d'une manière générale, nous avons accusé beaucoup de retard. Il suffit de visualiser les indicateurs d'ITU qui nous place derrière des pays tels l'Algérie et la Tunisie. Malheureusement, tout le monde parle de transformation digitale, mais celle-ci ne peut avoir lieu que si l'on a vrai plan de haut débit, ainsi qu'une connectivité partout, à la disposition des citoyens et à un prix raisonnable. De plus, cette connectivité doit être profitable même aux sociétés ». « Aujourd'hui, le prix de la connectivité est très cher au Maroc. De plus on a besoin de Data Centers et du Cloud. Si on ne dispose pas de ces composantes, on ne peut pas parler de transformation digitale », a-t-il dit.