Le ministère de l'Intérieur entre en ligne dans la crise des étudiants en médecine afin d'accélérer le traitement du dossier. Le spectre d'une une année blanche continue en effet de survoler suite à la ferme intention des étudiants de boycotter les cours, les stages et les examens prévus depuis mars dernier. Mercredi dernier, les services du ministère de l'Intérieur ont organisé une réunion avec des étudiants en médecine en promettant de répondre à toutes leur demandes défendues par les étudiants, à l'exception des concours de résidence, réclamés à la suite de leur ouverture aux étudiants de écoles privées de médecine. « Le dialogue sera rouvert sur ce point particulier, mais il ne s'appliquera pas sur les promotions actuelles », font savoir des sources proches du ministère de l'Intérieur, jointes par Hespress. Selon ces sources, la « mère de tous les ministères » justifie cette exception pour des raisons constitutionnelles. « Empêcher les étudiants du privé de passer ce concours constitue une violation des dispositions de la Constitution de 2011. Mais cette mesure ne s'appliquera qu'à partir de la prochaine année universitaire ». Toutefois, la question cruciale qui divise l'Intérieur et les représentants de la Coordination nationale des étudiants en médecine se reflète dans l'exigence de l'autorité ministérielle à déléguer aux seuls représentants de la Coordination le pouvoir de décider au nom des étudiants, uniquement, de sorte que les positions délibérées au cours de leur Assemblées générales ne prennent pas d'effet. Une condition mis en place par le ministère car la Coordination souhaite ajouter d'autres demandes, telles que la levée de l'arrestation des trois professeurs universitaires. La question de la délégation totale du pouvoir décisionnel aux représentants de la Coordination engagés dans le dialogue avec le ministère de l'Intérieur, tout en limitant le rôle de leurs Assemblées générales, a suscité une vive sensibilité parmi les étudiants de médecine. Selon une source au sein de la Faculté de médecine, le dialogue est actuellement suspendu en raison de la question de la délégation du pouvoir décisionnel. En effet, les représentant de la Coordination ont rapporté l'offre du ministère à leurs Assemblées générales. Résultat: un vote massif contre cette condition. La source ajoute que « le gouvernement veut autoriser quelques représentants, au lieu de rester face à 18 000 étudiants ». « En ce qui concerne la menace d'une année blanche du gouvernement, il s'agit d'un processus qui ne peut être rationnellement équilibré, car il conduira au redoublement des promotions dans un contexte de pénurie de médecins censés être diplômés cette année », explique même source. A cette contrainte de taille s'ajoute le problème d'ordre budgétaire entre le ministère chargé de l'Enseignement supérieur et le ministère des Finances, ainsi que le débat juridique national et international sur la question de la privatisation des études de médecine et des accès aux soins.