Le secteur automobile national vient de se renforcer. Suite à l'inauguration de la nouvelle usine du Groupe français PSA par le Roi Mohammed VI, le 20 juin, l'industrie automobile nationale s'impose de plus en plus en tant que référence en la matière sur le continent africain, ainsi que dans la région MENA. Le Maroc est un pays dont l'agriculture représente la plus grosse part du PIB. Cela dit, le royaume aspire à transiter vers un modèle économique, où l'innovation et l'industrie se voudraient en tant que piliers majeurs de sa croissance. Plus d'une centaine d'acteurs du secteur automobile, de l'économie, de l'entrepreneuriat, etc., étaient présents à l'occasion de l'inauguration de la nouvelle usine du Groupe PSA, qui s'étend désormais sur environs 900 hectares. Cette extension permettra de porter la production du constructeur français de 100.000 à 200.000 véhicules par an à l'horizon 2021, un objectif qui était prévu pour 2023 initialement. La cérémonie de présentation de l'entité s'est faite sous la présidence du Roi Mohammed VI. A cette occasion, le ministre de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie numérique, Moulay Hafid Elalamy a prononcé une allocution devant le Roi. Le secteur automobile national se fortifie À terme, l'extension de l'usine PSA contribuera à la création de 4000 emplois directs dans le secteur automobile. Cela passera par la formation de compétences marocaines, un point sur lequel a insisté Moulay Hafid Elalamy (MHE). «Il faut 14 heures pour fabriquer une voiture. Le Maroc a tout à gagner en investissant dans ses propres compétences, au lieu d'aller en chercher à l'étranger. Investir dans les compétences marocaines en les formants permet de réaliser un gain important en termes de coût et de temps», a indiqué MHE. Dans ce sens, un dispositif de formation spécifique a été mis en place pour former des ingénieurs et techniciens supérieurs, pour les parties matérielles et logicielles des véhicules du constructeur. Cela dit, le ministre a indiqué PSA se veut comme un allié majeur du royaume pour le développement du secteur automobile national. Celui-ci collabore étroitement avec plusieurs acteurs du secteur, implémentés à leur tour au sein du royaume, notamment le spécialiste de la fabrication de jantes en aluminium, Dicastal, AGC Induver qui fabrique du verre pour véhicules, ainsi que Faurecia, opérant dans la production de différents équipements intérieurs automobiles. L'usine PSA a d'ailleurs été réalisée en accord avec les délais fixés en 2015 pour le lancement de ses activités à l'horizon 2019. Le constructeur automobile français a investi 280 millions d'euros au Maroc Dans ce sens, Quemard a affirmé que «le Groupe PSA s'engage à développer le secteur automobile en Afrique et dans la région MENA en collaborant étroitement avec le Maroc. PSA va profiter du savoir-faire des compétences marocaines et de l'emplacement du royaume, afin de développer l'ensemble de ses activités partout dans le monde. «La nouvelle usine PSA Kénitra dispose ainsi de tout le potentiel nécessaire pour s'imposer en tant que référence du secteur automobile en Afrique, la région MENA, ainsi que le reste du monde», a déclaré le vice-président pour la région MENA du Groupe automobile français. Par ailleurs, il faut savoir que le constructeur automobile français a investi 280 millions d'euros, soit 3 milliards de dirhams, au Maroc, et aspire à poursuivre sa lancée pour ses futurs projets au sein du royaume. Les véhicules du constructeur profitent d'un taux d'intégration de 60 %, qui devrait passer à 80 % à terme. MHE a par ailleurs indiqué que les achats de de PSA en pièces automobiles fabriquées au sein du royaume ont atteint 700 millions d'euros en 2018, dépassant de loin les objectifs prévus, et indiquant par la même occasion que l'objectif à l'horizon 2025 d'un milliard d'euros est parfaitement à porter de main. Afin d'encourager cette dynamique au profit du secteur, MHE a indiqué que le royaume s'engage, avec l'ensemble des constructeurs automobiles, comme avec PSA, à proposer des subventions de formations, ainsi qu'une réelle compétitivité sur le marché. Quemard a confirmé, en indiquant que «PSA profite des mêmes avantages que les autres constructeurs automobiles sur le marché marocain». La nouvelle usine PSA se compose de plusieurs ateliers interconnectés entre-deux, rappelant le principe des bureaux open-space. Chaque niveau est dédié à la production de pièces qui rentrent dans la fabrication des véhicules du constructeur. Les équipes qui travaillent au sein de l'usine sont comptent des ingénieurs et techniciens marocains et étrangers, et profitent surtout du mix hommes/femmes. Le Maroc se lance assurément dans l'automobile du futur L'avenir appartient aux véhicules électriques et autonomes. C'est que laisseraient croire plusieurs grands noms de l'automobile dans le monde. Conscient de ces enjeux, le royaume a commencé à se pencher sur la question des véhicules à source énergétique autre que les carburants fossiles. Ainsi, le marché automobile national a vu une réelle révolution ces dernières années à travers l'introduction des véhicules hybrides. Certains concessionnaires proposent même des véhicules 100 % électriques, mais restent assez timides auprès des consommateurs nationaux. MHE a indiqué que la nouvelle usine PSA dispose des capacités techniques pour produire des véhicules thermiques et électriques, ce qui témoigne de la volonté du royaume à investir et développer ce domaine sur l'ensemble du continent. Cela a d'ailleurs été confirmé par Quemard, qui a toutefois précisé que l'investissement dans des véhicules électriques dépendra entièrement de la demande sur le marché. Par ailleurs, il a été procédé à la présentation de la nouvelle 208, 100 % fabriqués à Kénitra. Cette nouvelle version du best-seller de la marque Peugeot affiche un look sportif et agressif, avec une façade avant au look «félin». Selon ce que nous avons pu constater sur place, l'habitacle a été revu en entier par rapport à la version précédente, et propose des équipements connectés plus intéressants. Celle-ci est disponible dans une version électrique, mais qui n'est pas destinée pour le marché africain pour le moment, d'après Quemard. Il en va de même pour le prix du véhicule, puisqu'il ne sera disponible que dans quelque temps sur le marché national.