Encore du rebondissement inattendu dans le dossier chaud des futurs médecins. Cette fois-ci c'est la présidence du gouvernement qui a jeté un pavé dans la marre ont annonçant dans un communiqué que l'exécutif « veillera à l'application des dispositions juridiques et procédurales en vigueur » à l'encontre des étudiants en médecine qui boycottent les examens de S2 qui ont démarré lundi 10 juin, dont « le redoublement ou encore l'exclusion des étudiants ayant dépassé le nombre autorisé d'années redoublées ». Mais pas que ! L'exécutif a également accusé Jamaât Al Adl Wal Ihsane « de récupérer ce mouvement et d'inciter les étudiants à l'escalade pour servir ses propres intérêts » et réitère sa détermination à « appliquer les lois en vigueur à l'encontre de tout un chacun tentant d'entraver le bon déroulement des examens ». Face à cette annonce subite, qui intervient juste après la suspension de trois professeurs universitaires en médecine, mercredi 12 juin, et les pressions exercées par les Mokadems sur des parents d'étudiants en médecine, les futurs médecins montrent un « incroyable élan de solidarité » et « s'accrochent plus que jamais à la totalité de leurs revendications ». Contacté par Hespress Fr après l'annonce du gouvernement, Hamza Karmane, membre de la Coordination nationale des étudiants en médecine (CNEM)- section Rabat, a de facto exprimé que « c'est énorme ce que l'exécutif est en train de faire » «La coordination nationale des étudiants en médecine du Maroc (CNEM) n'a jamais été approchée ni contactée par ce groupe. Toutefois, il y a certainement parmi les 20.000 étudiants en médecine du Maroc des sympathisants d' Al Adl Wal Ihsane, du PJD, du PAM ou de toute autre formation, mais cela reste une liberté individuelle qui n'a absolument rien à voir avec notre mouvement », a assuré Hamza à Hespress Fr. En effet, lors de la conférence de presse tenue par la CNEM le 28 mai dernier au siège siège du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), les représentants des étudiants en médecine avaient déclaré clairement devant la presse que leur mouvement n'est poussé par personne et n'adhère à aucune mouvance, politique ou autre. « Depuis le début du mouvement de colère des étudiants en médecine, la CNEM a exposé le dossier revendicatif à l'ensemble des étudiants (médecine générale, dentaire, pharmacie) des 9 facultés du Royaume, qui ont voté, en toute liberté, pour le lancement du boycott des cours magistraux, TP-TD et stages hospitaliers », a mis en avant notre interlocuteur. Et d'ajouter que cela « a été également le cas pour le boycott des examens de S2. L'ensemble des étudiants de médecine publique du Royaume ont voté à 90% pour le boycott des examens. Les chiffres ont d'ailleurs ete rendus publics par la CNEM pour chaque faculté de médecine au Maroc. La CNEM n'obéit aux ordres de personne et n'est influencé par personne, si ce n'est la volonté et le vote de ses membres » . Hamza évoque également « les mesures répressives » à l'encontre des grévistes, voir même les pressions sur les parents. « Ils n'ont pas su gérer cette crise, alors que nous ne demandons rien d'impossible. Nous voulons juste défendre nos facultés publiques et les centres hospitaliers universitaires (CHU) contre la privatisation. Nous avons juste demandé l'élargissement des terrains de stage et de bonnes condition de l'exercice de notre métier». Pour conclure, ce membre de la CNEM assure que « les démarches entreprises, que ce soit par le gouvernement ou les ministères de tutelle, ne font que renforcer la volonté des étudiants en médecine à poursuivre leur mouvement. Aujourd'hui, les étudiants s'accrochent plus que jamais à leur dossier revendicatif, comme il est visible sur les réseaux sociaux, et ne renonceront pas, quel que soit le prix à payer ».